
QU’EST-CE QUE LE DIABÈTE ?
La glycémie est la quantité de sucre ( glucose ) dans le sang.
Le diabète est une augmentation de la glycémie
Glycémie normale : entre 0,70 et 1, 10 g/l à jeun et dans les deux heures qui suivent un repas
» Prédiabète « : entre 1,10 et 1,26 g/l à jeun
Diabète : au-dessus de 1,26 g/l à jeun
Dans le diabète, la glycémie s’élève car l’hormone ( l’insuline) qui permet au glucose d’entrer dans vos cellules pour leur fournir de l’énergie est absente ou insuffisante ou a du mal à agir. L’insuline est en fait la clé qui permet au sucre ( l’énergie de votre corps) de rentrer dans vos cellules tout comme la clé de votre réservoir permet de mettre de l’essence dans votre véhicule.
Dans le diabète de type 1, la clé est perdue: il faut la remplacer

Dans le diabète de type 2 ( le plus fréquent) , la serrure est bouchée ( ce sont généralement les graisses au niveau du ventre qui empêchent l’insuline d’agir) : il faut déboucher la serrure , aider à la production de clés et à terme également la remplacer. 
ZOOM SUR L’INSULINE
♥ Diabète de type 1 : vitale ! Sans insuline, il y a rapidement une augmentation de la glycémie et risque d’acidocétose.
♥ Diabète de type 2 :
- Généralement toujours suffisante pour éviter l’acidocétose.
- Mais reste à terme nécessaire pour avoir un bon équilibre glycémique et éviter les complications.
- Le traitement par insuline peut être retardé en maintenant un bon équilibreglycémique.
- Il faut donc rechercher l’équilibre, d’abord grâce à une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, puis, si insuffisant, par des médicaments.
zoom sur les facteurs de risque
Mal connus dans le diabète de type 1 et 2, ils sont représentés par :
-
L’hérédité
-
Le surpoids ( surtout s’il est localisé autour de la taille).
-
L’hypertension artérielle
-
L’augmentation des triglycérides dans le sang .
-
Pour les femmes, le fait d’avoir eu un enfant pesant plus de 4 kg à la naissance ( signe d’une probable hyperglycémie pendant la grossesse).
-
L’âge.
Qu’est-ce que l’HbA1c ?
HbA1c signifie hémoglobine glyquée.
Le glucose a la propriété de se fixer sur l’hémoglobine des globules rouges en fonction de sa concentration. L’HbA1c correspond à la quantité de glucose fixé par les globules rouges au cours des 3 derniers mois.
Chez un individu non diabétique, l’HbA1c est à moins de 6 % . L’objectif au cours du diabète est d’obtenir une HbA1c à moins de 6,5 % même si la valeur reste souvent acceptable jusqu’à 7 % . Au-dessus de 8 % , il y a danger réel et nécessité de discuter rapidement avec son médecin d’un changement de traitement.
Une évaluation de 1% de l’HbA1c correspond environ à une augmentation de 30 mg / dl de la glycémie moyenne au cours des 3 derniers mois mais aussi de 30 % du risque de complications.
Inversement, chaque fois que vous réduisez de 1% votre HbA1c, vous réduisez de 30 % votre risque de complications.
Zoom sur les discordances entre HbA1c ET GLYCÉMIE à JEUN
Plusieurs échelles de correspondance entre HbA1c et moyenne glycémique sur 3 mois existent mais une des plus pratiques correspond au tableau suivant.
Il arrive que la glycémie à jeun soit bien plus basse que l’HbA1c ne le laisse supposer (exemple: glycémie à jeun 110, HbA1c à 8% ) . Dans ce cas, il faut suspecter une augmentation importante des glycémies après les repas et les surveiller.
Si votre lecteur le permet, comparez les moyennes des glycémies avant et après les repas ….Vous pourriez avoir des surprises !


HUMOUR
% HbA1c Moyenne glycémique sur 3 mois (mg/dl)
6 120
7 150
8 180
9 210
À quoi ça sert de mesurer ma glycémie ?
L’Auto Surveillance Glycémique (ASG) a beaucoup d’avantages.
♥ L’ASG vous permet de connaître immédiatement votre glycémie.
♥ L’ASG vous permet de voir l’effet d’un aliment sur votre glycémie.
♥ L’ASG vous permet d’adapter vos doses d’insuline.
♥ L’ASG est également importante lorsque la glycémie peut varier de façon inhabituelle: activité physique mais aussi maladie, stress, prise de certains médicaments ( cortisone par exemple.
♥ L’évolution de la moyenne des glycémies indiquée par votre lecteur vous permet de savoir si votre équilibre s’améliore ou non.
Il est important de noter les glycémies sur un carnet en utilisant bien les colonnes prédéfinies ( avant et après repas ). Cela permet une lecture » verticale » du carnet et ainsi de déterminer à quel(s) moment(s) de la journée vos glycémies sont souvent anormales ( trop hautes ou trop basses).
Zoom sur l’ASG
- Les résultats sont en mg/dl (par exemple: 235 mg/dl = 2,35 g/l…………….73mg/dl= 0,73 g/l
- Attention de vérifier que votre lecteur est bien calibré chaque fois que vous changez de boîte de bandelettes; en cas d’oubli de calibration, le résultat peut être faux.
- Utiliser l’ASG avant mais aussi 1h30 à 2h00 après le début du repas pour évaluer l’effet des aliments et du traitement.
- Discuter du nombre et de l’horaire des mesures à faire avec votre médecin ainsi que de la conduite à tenir devant un résultat donné.
Pourquoi certains diabétiques prennent-ils des comprimés et d’autres de l’insuline ?
Le diabète de type 2 est une maladie évolutive. Lors du diagnostic, 50 % des cellules du pancréas sont déjà » épuisées » sans retour possible. Le pancréas va continuer à s’épuiser jusqu’à ce qu’il ne puisse plus fabriquer d’insuline et que l’on soit obligé d’en apporter sous forme d’injections.
L’évolution du diabète ne peut pas être évitée mais on peut la retarder en maintenant un bon équilibre glycémique grâce à une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et des médicaments.
Finalement, après un délai plus ou moins long ( très prolongé si diagnostic précoce et un bon équilibre maintenu) , de l’insuline sera nécessaire.Elle ne doit pas faire peur: elle permet au contraire de sauver de nombreuses années de bonne qualité de vie au prix d’une ou plusieurs injections par jour ne prenant que quelques secondes, pouvant être faites très discrètement grâce aux stylos injecteurs et étant parfaitement indolores.
Il ne faut pas trop attendre pour débuter l’insuline sinon des complications risquent d’apparaître.
Zoom sur les traitements
♦ La tendance est souvent d’arrêter les traitements une fois que la glycémie, la tension artérielle ou le cholestérol sont normalisés.
♦ Le diabète et toutes ces anomalies qui l’accompagnent, sont des maladies chroniques.
♦ Arrêter le traitement reviendrait à enlever ses lunettes une fois que l’on voit bien ! Si votre glycémie s’est normalisée, c’est grâce au traitement ( et bien sûr aussi à l’alimentation que vous surveillez ). Si vous arrêtez le traitement, la glycémie remontera…….
♦ Si vous ne tolérez pas le traitement, parlez-en à votre médecin et / ou à votre pharmacien. Parfois, de simples conseils peuvent améliorer les choses. Sinon, il y a toujours une autre possibilité de traitement. Mais n’arrêtez pas le traitement de vous-même !!
Quels sont les risques à long terme si je ne me traite pas ?
Le risque existe dans les 2 types de diabète: il n’y a pas de » petit » diabète. Le risque de complications chroniques existe quel que soit le diabète mais toutes ces complications peuvent être PREVENUES ou RETARDEES avec un traitement précoce et bien suivi .
Elles touchent:
- Les yeux ( rétinopathie) : aucun ressenti avant que les lésions soient très avancées. Il faut faire un fond d’oeil tous les ans pour détecter des lésions débutantes et de les traiter.
- Les reins ( néphropathie) : l’atteinte initiale ne peut se détecter qu’avec un dosage annuel de microalbuminurie. S’il est anormal, il existe des médicaments permettant ( au moins au stade initial ) de revenir en arrière.
- Les nerfs ( neuropathie) : sensations désagréables ( brûlures, piqûres) des pieds mais plus souventune insensibilité de ceux-ci exposant à des plaies qui mettent très longtemps à cicatriser.
- Le coeur et les artères: le risque de faire un infarctus est pratiquement comparable au risque de quelqu’un qui aurait déjà fait un infarctus.
Zoom sur l’hypertension artérielle
Si vous êtes diabétique, il faut maintenir votre tension artérielle à moins de 130/80 ( ou 13/8) car l’hypertension artérielle :
- Augmente le risque cardiovasculaire ( infarctus, accident vasculaire cérébral,…..).
- Aggrave la rétinopathie (atteinte des yeux).
- Aggrave la néphropathie (atteinte des reins): les reins sont les filtres qui éliminent certaines substances de votre sang. Si vous faites passer de l’eau sous forte pression dans un filtre à café, il s’abîmera plus que si l’eau passe sous faible pressio. C’est la même chose pour vos reins !

Si votre tension artérielle est trop élevée, il faut réduire votre consommation de sel, essayer de perdre du poids ( si embonpoint ), et si cela ne suffit pas, prendre les triatements que vous prescrira votre médecin.
Comment prendre soin de mes pieds ?
- Ne jamais marcher pieds nus, même chez vous.
- Examinez vos pieds tous les jours, recherchez plaies, ampoules,…..En cas de doutes consultez !
- Avant de rentrer dans l’eau du bain, vérifiez la température avec la main pour ne pas vous brûler.
- Bien choisir vos chaussures. Achetez les en fin de journée et prenez les assez larges avec des talons pas trop hauts ( sinon tout le poids reposerait sur l’avant-pied). Ne sacrifiez ni votre confort, ni votre santé à la mode !
- Ne mettez jamais de chaussures fermées pieds nus. Elles ne sont pas prévues pour ça.
- Ne faites pas de » chirurgie de salle de bain » : n’utilisez jamais de ciseaux, de pinces pour vos pieds. Vous pourriez vous couper sans vous en rendre compte. Utilisez des limes en carton et de la pierre ponce ou des râpes NON métalliques.
- Si vous voyez mal ou n’êtes pas assez agile pour atteindre vos pieds, allez régulièrement voir un podologue. Dites lui bien que vous êtes diabétique. Vous ne devez jamais saigner lors d’un soin des pieds.
- Hydratez vos pieds tous les jours avec une crème adaptée. Des crevasses pourraient apparaîtr, sources de plaies parfois profondes.
Zoom sur la fragilité de mes pieds
Vos pieds sont fragiles pour 2 raisons.
L’accumulation du sucre, au cours des années, endommage les nerfs et notamment ceux qui vont aux pieds et qui permettent de sentir la douleur ou la chaleur. Ainsi, vous pouvez avoir une plaie ou une brûlure du pied parfois profonde, sans ressentir aucune douleur. Une 2ème atteinte peut aggraver les choses : l’atteinte des artères et des petites artères qui irriguent le pied. Ceci survient dans la très grande majorité des cas chez les fumeurs ( ou anciens fumeurs) . Le sang circule moins au niveau de la plaie qui guérit moins bien. Une infection peut se développer et peut parfois aller jusqu’à l’os. Mais une seule des atteintes ( nerfs ou artères ) peut suffire à entraîner une plaie qui peut avoir parfois une évolution redoutable, d’autant plus inacceptable qu’elle aurait pu être évitée avec des précautions simples.
Pourquoi y a-t-il un écart entre la mesure de la glycémie du laboratoire et celle de mon lecteur ?
Le sang utilisé pour les 2 mesures est différent: sang total au bout du doigt et plasma et issu du prélèvement réalisé au pli du coude pour le laboratoire. Une différence de 20 % entre ces 2 valeurs est tolérée car cela n’entraîne aucune conséquence clinique.
Pour que les valeurs soient comparables, il faut qu’elles aient été mesurées exactement au même moment ( amenez votre lecteur au laboratoire dans la salle d’attente, faites une glycémie comme d’habitude au bout du doigt).
Un écart de 20 % du lecteur est toléré. Mais au fond, l’important est que le résultat ne change pas votre décision. Après tout, même les radars au bord de route tolèrent une marge d’erreur……
Il est fortement conseillé de procéder à une comparaison de résultats entre deux lecteurs de glycémie, qui, de toutes façons, ne vous donneront pas le même résultat.
Zoom sur les dosages de cholestérol
- Au cours du diabète, le cholestérol n’est pas plus élevé que chez les personnes non diabétiques mais le diabète rend le cholestérol plus » agressif « .
- Il ne faut en fait plus parler de son cholestérol total mais de son bon cholestérol (HDL) et de son mauvais cholestérol (LDL).
- Le risque d’avoir un cholestérol trop élevé est qu’il se dépose sur les artères et qu’il les bouche.
- Pour éviter cela, il faut arrêter le tabac,diminuer la tension artérielle à moins de 130/80 et réduire le cholestérol LDL à moins de 1,3 voire moins de 1g/l.
Discutez de vos objectifs avec votre médecin.

J’ai mal aux doigts à force de me piquer pour mesurer ma glycémie
- La plupart des stylos autopiqueurs permettent d’obtenir une goutte de sang de façon quasi indolore sous réserve qu’ils soient bien utilisés:
- Piquer le côté de la dernière phalange du doigt ( jamais le bout du doigt: terminaison nerveuses plus nombreuses ), éviter le pouce et l’index.
- Il faut changer la lancette à CHAQUE test .
- Lavez-vous les mains: si vous venez de toucher un aliment ( un fruit), le sucre que vous aurez au bout du doigt peut fausser le résultat et vous donner un chiffre élevé.
- Utilisez l’eau chaude pour vous laver les mains avant de vous piquer le bout du doigt: cela favorise l’arrivée du sang.
- Choisissez avec votre médecin un lecteur dont les bandelettes nécessitent une quantité minime de sang.
- N’utilisez pas d’alcool sur le doigt avant de vous piquer ni aucun autre produit qui risquerait de fausser le résultat.
- Certains lecteurs permettent de prélever du sang ailleurs qu’au bout du doigt mais il y a des précautions à respecter: parlez-en à votre médecin.
- Il faut insister sur le fait que le stylo autopiqueur est un instrument PERSONNEL qui ne doit en aucun cas être prêté même en changeant la lancette.
Zoom sur l’injection d’insuline
♥ Comme l’ASG , l’injection d’insuline est quasi indolore mais des règles sont à respecter.
♥ Il ne faut pas réutiliser ses aiguilles.
♥ Il faut bien choisir la taille des aiguilles : en fonction de votre corpulence mais aussi de vos doses.
♥ Le stylo en cours doit être conservé à température ambiante ( quelle que soit l’insuline ). Il se conserve ainsi 4 semaines.
♥ L’insuline ne supporte pas le gel ni des températures à plus de 30 ° C à 40 ° C . Ne jamais la laisser dans une voitur, même brièvement, même garée à l’ombre…
♥ Il ne faut pas nettoyer la peau à l’alcool avant l’injection: vous auriez notamment plus de risque de saigner.
J’ai peur des hypoglycémies. Que faire ?
La définition » officielle » d’une hypoglycémie est une glycémie à moins de 0, 60 g/l (60 mg/dl) mais en pratique, on considère souvent qu’une hypoglycémie correspond à une glycémie à moins de 0 70 g/l ( 70 mg / dl) . Attention, des symptômes authentiques peuvent survenir en cas de baisse rapide de la glycémie ( passer rapidement de 3 g/l à 1g/l peut entraîner de réels symptômes).
Les symptômes sont variables d’une personne à l’autre, mais on observe souvent des palpitations, des tremblements, des » fringales « , des sueurs.
Une fois l’hypoglycémie corrigée, pour éviter qu’elle ne se reproduise, il faut en trouver la cause ( mais mangez avant de chercher, sinon de toute façon vous n’aurez pas les idées claires !) : repas insuffisant ou décalé, activité physique imprévue,……
Essayez d’anticiper ces situations et adaptez votre traitement selon les indications du médecin.
Parfois vous ne trouverez pas de cause. Si les hypoglycémies se répétaient, contactez votre médecin.
Zoom sur la correction des hypoglycémies


Pour corriger une hypoglycémie, 15 g de glucides suffisent généralement à augmenter la glycémie de 50 mg /dl . Essayez de vous limiter à 15 g de glucides et vérifiez votre glycémie 20 minutes après. Vous verrez !
Il faut choisir des aliments purements sucrés ( sucre, fruits, jus de fruit, miel, pâtes de fruit, soda non » light » agira beaucoup plus vite qu’un solide. Il faut 20 minutes pour que les symptômes disparaissent.
15 g de glucides, c’est 3 sucres mais aussi 1 fruit ( orange, petite pomme ), 15 cl ( 1/2 canette ) de jus de fruit ou de soda non » light » .
Vous devez TOUJOURS avoir du sucre sur vous si vous êtes traité par insuline ou avec certains comprimés.
Je pars en vacances à l’étranger, comment gérer un décalage horaire ?
Le diabète ne doit pas vous empêcher de voyager. Vous devez adapter votre diabète à votre vie et non l’inverse. Cela n’empêche pas de prendre quelques précautions et préparer son voyage avec son médecin pour anticiper le décalage horaire.
Si vous avez un injection d’analogue lent et des injections d’analogue rapide avant les repas, il faut bien entendu conserver l’analogue rapide en fonction des repas.
Pour l’insuline lente, si le séjour est de courte durée, vous avez intérêt à conserver 24 heures entre chaque injection en changeant l’horaire de l’injection d’insuline.
Au retour, vous reprendrez d’emblée votre horaire habituel.
Si vous avez 2 injections de lente ou des mélanges parlez-en à votre médecin mais il faut retenir qu’il faut toujours se caler vers le pays de destination.
Zoom sur comment transporter mon traitement et mon lecteur de glycémie

- Conservez toujours votre matériel sur vous et ne vous en séparez jamais.
- Ayez toujours votre ordonnance avec vous
- Ayez toujours un certificat de votre médecin ( et un double en anglais ) disant que vous devez transporter et garder sur vous à tout moment votre matériel.
- En avion, ne mettez jamais votre matériel ou vos médicaments en soute à bagage: ils ne supporteraient pas le gel.
- A l’hôtel, ne laissez aucune aiguille et aucun matériel en vue: enfermez le tout dans une valise ou un sac fermant à clé.
- Prenez une bonne assurance de rapatriement car les soins peuvent être aléatoires ou très chers en fonction des pays.
- Dans l’avion, attendez bien d’avoir votre plateau devant vous pour faire votre injection de rapide !
Pourquoi le contrôle du poids est-il important ?
Un excès de poids correspond pratiquement toujours à un excès de graisses et se concentre souvent au niveau de la taille. Or, c’est cette graisse qui va empêcher l’action de l’insuline.
Si une ou plusieurs personnes de votre famille ont un diabète de type 2, il est très probable que vos gènes ne soient pas très favorables…et votre risque de développer un diabète est alors important.
Il est alors encore plus important de » gagner » des crans de ceintures que des kilos sur la balance, même si les deux paramètres évoluent généralement dans le même sens.
Si vous perdez du tour de taille, votre insuline ( ou celle que vous injectez) agira plus facilement, il en faudra donc moins ( ou moins de médicaments). Cela permettra également » d’économiser » votre pancréas qui aura moins besoin de forcer pour fabriquer plus d’insuline.
Zoom sur l’IMC

- L’IMC ( Indice de Masse Corporelle) se calcule avec la formule suivante: Poids (kg) / taille² ( m) .
A titre d’exemple, un individu ayant une taille de 1, 70 m et un poids de 90 kg a un IMC de 90/ (1,7 X 1,7) = 31,1 kg / m² . L’IMC a ses limites, mais rend de grands services car l’évaluation du risque se fait souvent en fonction de l’IMC.
IMC
< 20 Maigreur
20-25 Normal
25-30 Surpoids
30-40 Obésité
> 40 Obésité » morbide « .
Sur quoi repose une bonne hygiène alimentaire ?
Tout le monde devrait manger comme un diabétique. Mais une alimentation équilibrée permet de diminuer les risques de maladie cardiovasculaire, de cancers, et surtout de se sentir mieux dans son corps et donc dans sa tête !
Une alimentation équilibrée doit comporter:
Des sucres lents ( pain ou féculents) à chaque repas, ils apportent l’énergie.
Des légumes de saison à chaque repas, sources de vitamines, de fibres et…..de plaisir.
Un laitage à chaque repas. Inutile de prendre du 0%, évitez plutôt les laitages entiers. Le fromage peut être consommé en quantité modérée ( riche en lipides) et pas plus d’1 fois par jour.
En fin de repas , un fruit
que l’on peut une fois par semaine, remplacer par un dessert » amélioré » ( tarte, sorbet,….)
Toujours en fin de repas.
La viande ne doit être consommée qu’une fois par jour; préférez du poisson,
généralement moins gras. Quant à la charcuterie, elle n’est pas interdite mais doit être limitée ( par exemple, 1 fois par semaine où elle remplacera la viande).
ATTENTION aux plats tout préparés, généralement très riches en sucre, en graisses et en sel.
Zoom sur le sel

- Le sel masque le goût des aliments, ce qui est dommage !
- Il stimule l’appétit, vous n’avez peut être pas besoin de cela !
- Il augmente le risque d’aggravation d’une hypertension et de ce fait accélère la progression des atteintes du rein.
- En l’absence de néphropathie, il n’est pas question de supprimer le sel mais de le limiter au profit des herbes, du citron, des épices.
- Evitez les eaux gazeuses trop salées, limitez les conserves, le jus de tomates, les soupes en sachet, ne rajoutez pas systématiquement du sel ( surtout avant d’avoir goûté ! ) et d’une façon générale, évitez le sel à table.
Il paraît que l’on peut manger du sucre, est-ce vrai ?
En matière de diététique et diabète, rien n’est interdit. Tout est une question de quantité, de moment de la prise .
Si vous êtes diabétique de type 1 traité par insuline lente et rapide et que vous voulez rajouter un dessert sucré au repas, ajoutez quelques unités d’insuline avant le repas — ou avant le dessert. Attention, sachez bien que l’insuline lente ne vous » couvrira » absolument pas si vous mangez entre les repas. Il faut systématiquement refaire un peu de rapide à ce moment là.
Si vous êtes diabétique de type 2, la consommation d’un produit sucré est également possible mais méfiez-vous de la quantité et de la fréquence. En ce qui concerne ces » extras » ou la simple consommation de fruits, faîtes attention de bien les manger en fin de repas et non pas au milieu de la matinée ou de l’après-midi. A ces moments là, vous n’êtes plus » protégés » par les comprimés pris au moment des repas. D’autre part, comme on l’a vu, votre pancréas s’épuise. A priori, il faut donc éviter de trop le solliciter pour le préserver…..
Zoom sur les édulcorants
- L’idéal est de se déshabituer du goût sucré.
- La consommation d’édulcorants doit rester de préférence occasionnelle
- Certains édulcorants ( xylitol, mannitol,….) contenus dans les chewing-gums sans sucre contiennent presque autant de calories que le sucre.
- Les autres édulcorants n’apportent pas de calories mais certains produits contenant des édulcorants contiennent également des glucides.
- Attention par ailleurs à ne pas escalader dans les doses.
- Attention à certains produits allégés en sucres qui sont souvent enrichis en graisses……….
Quel est l’intérêt de pratiquer une activité sportive ?
L’activité physique a un intérêt énorme dans le diabète. On ne parle pas ici de sport ni de compétition mais d’une activité quelle qu’elle soit ( marche, natation, vélo, danse ….) pourvu qu’elle plaise ( sinon de toute façon vous ne la poursuivrez pas ) et qu’elle puisse être faite sur une base régulière.
Les gestes de la vie courante peuvent aussi constituer des activités physiques non négligeables: marcher au lieu de prendre sa voiture, monter les escaliers, faire son ménage ( ! ) Il faut bouger ! L’activité physique – associée à la diététique – améliore l’équilibre glycémique.
Voici quelques dépenses caloriques ( en kcal / heure) induites par des activités physiques.
ACTIVITÉ DÉPENSES POUR UN SUJET DE 70 KG DÉPENSES POUR UN SUJET DE 90 KG
Marche à ≈ 3 km/h 240 312
Marche à ≈ 5km/h 320 416
Marche à ≈ 7 km/h 440 572
Jogging à 11 km/h 920 1230
Bicyclette à ≈ 10 km /h 240 312
Nage ≈ 23 m/ min 275 358
Saut à la corde 750 1000
Tennis 400 535
Lorsque vous restez assis sur une chaise vous utilisez environ 120 kcal / heure. Rappel: 1 g de sucre correspond à 4 kcal. Il faut donc en tenir compte et adapter le traitement en conséquence.
Zoom sur les sports à risque
- Choisir un sport adapté et ne pas vouloir tout faire tout de suite.
- Attention aux sports où une hypoglycémie peut avoir des conséquences redoutables pour votre sécurité ( plongée sous marine ) mais aussi parfois celle des autres ( alpinisme ). Ces sports ne sont plus strictement interdits mais demandent à être pratiqués dans des conditions extrêmement rigoureuses.
- La boxe est déconseillée : risque pour l’oeil.
Comment gérer l’activité physique ?
♣ Prenez soin de vos pieds.
♣ Hydratez-vous suffisamment et régulièrement.
♣ Si vous êtes traités par insuline, il faut éventuellement consommer régulièrement des glucides ( généralement environ 15 g avant l’activité puis toutes les 30 à 45 minutes en fonction de l’activité et de la glycémie ) . Surveillez votre glycémie et demandez conseil à votre médecin.
♣ Attention au risque d’hypoglycémie prolongé parfois plus de 12 heures après l’activité ( pensez à baisser la dose d’insuline rapide du soir pour éviter les hypoglycémies nocturnes ! ).
♣ Si vous êtes traités par certains comprimés, une adaptation des doses peut être parfois réalisée.
Demandez conseil à votre médecin.
Zoom sur les situations à risque ou dangereuses
- Voir un cardiologue avant de débuter une activité physique surtout si celle-ci impose des accélérations brutales ( tennis, vélo, ….) et que vous avez d’autres facteurs de risque cardiovasculaires ( tabac, hypertension, cholestérol entre autres).
- Vérifiez votre glycémie avant l’activité physique
— Si elle est plutôt basse, mangez un peu et attendez 15 à 20 minutes pour débuter le sport.
—Si elle est élevée ( > 250 ), il est essentiel de vérifier la présence d’acétone. Si la cétonurie est positive, reportez l’activité physique et faîtes un rajout d’insuline rapide; le risque majeur sinon est l’acidocétose.
- Dans tous les cas, utilisez régulièrement l’ASG.