LA JOUBARBE
Posté par eurekasophie le 2 avril 2009
La joubarbe présentée ci-dessus, dont on ne voit que les fleurs, est de l’espèce sempervirum arachnoideum ou joubarbe toile d’araignée ; c’est une plante vivace qui pousse naturellement en montagne, dans les formations calcaires. Elle appartient à la famille des crassulacées.
Les racines sont fibreuses et la partie aérienne se réduit, la plupart du temps, à une rosette de petites feuilles allongées et pointues, imbriquées à la manières des « feuilles » comestibles de l’artichaut qui serait ici quasiment sphérique. Ces feuilles sont recouvertes, surtout sur leur bordure, de longs et très nombreux poils blancs fins qui donnent l’impression que la rosette est recouverte d’une toile d’araignée, d’où le nom de la plante.
Ces feuilles sont persistantes, ce qui justifie le nom latin sempervirum qui signifie toujours vivant.
Au cours de sa croissance, la joubarbe produit des rosettes secondaires qui en font de même à leur tour.
En été, la plante produit une tige de 15 à 20 cm de haut, portant des feuilles rougeâtres et terminée par une inflorescence pourpre. La rosette qui a fleuri se dessèche et meurt ensuite .
La joubarbe est une plante très intéressante par son aspect décoratif et aussi par le fait qu’elle a un résistance à toute épreuve. Plantée en plein soleil dans une rocaille ou sur un muret même calcaire, elle peut résister des mois sans eau.
On multiplie facilement la joubarbe par prélèvement de rosettes secondaires racinées.
Traditionnellement, la Joubarbe est une plante médicinale essentiellement utilisée en applications locales. Dans nos régions occidentales il s’agit essentiellement de S. tectorum, mais dans le domaine des traditions populaires il faut se garder de trop de précision, vu les grandes variations locales associées à des pratiques et des éléments dont les dénominations peuvent être identiques.
La Joubarbe est donc l’une des nombreuses « Herbes-aux-coupures », « Herbes-aux-brûlures » ou « Herbes-aux-cors », du fait des propriétés cicatrisantes-apaisantes et/ou kératolytiques réelles ou supposées de l’abondant suc de ses feuilles, que l’on plaçait directement sur la blessure, la brûlure ou l’excroissance indésirable. En Bretagne, par exemple, et sans doute ailleurs, elle était fréquemment, et est parfois encore hélas, utilisée pour soulager les otites (!) en pressant le jus d’une feuille dans le conduit auditif… A constater l’état des tympans de personnes ayant « bénéficié » de cette thérapeutique de choc, on peut avancer sans trop de risque d’erreur que la réputation de cette plante en ce domaine est quelque peu surfaite…
Parallèlement à l’usage médicinal, se développait progressivement une utilisation horticole d’agrément qui reste aujourd’hui le principal et souvent le seul motif de la mise en culture de ces plantes.
Du point de vue de l’horticulture ornementale, l’utilisation des Joubarbes débuta réellement aux XIXème siècle. Leur premier usage fut celui de plantes de bordures de plates-bandes de peu d’entretien. Elles furent surtout mises au goût du jour grâce à la vogue de la mosaïculture, pour laquelle leur forme compacte et leurs coloris vifs les faisaient fort apprécier. Puis, avec l’apparition et le succès d’intérêt des jardins de rocailles, ce fut un engouement croissant, avec apparition des premiers cultivars, plus colorés que les clones naturels. Parallèlement, le genre faisait l’objet de toute l’attention des botanistes de l’époque, qui fournirent ainsi indirectement l’horticulture en un nombre invraisemblable d’ »espèces » plus ou moins bien différenciées.
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