Fenouil un nom vernaculaire ambigu désignant en français une multitude de plantes de genres divers, notamment de la famille des Apiaceae. Ce sont des plantes herbacées au feuillage aromatique, dont certaines sont consommables.
HISTOIRE
Du latin « foin », le fenouil est une plante originaire du bassin méditerranéen où on peut, encore aujourd’hui, le trouver à l’état sauvage au bord des routes ou de la mer. Apprécié dès l’Antiquité pour ses vertus médicinales et son utilisation condimentaire, il est ainsi passé entre les mains des Chinois, des Égyptiens, des Grecs et des Romains. Ce sont ces derniers qui l’introduisirent en Angleterre. Là-bas, les puritains mâchaient des « graines de réunion » durant les longues heures à l’église pour rafraîchir leur haleine. Fort épris de l’épice plutôt que du légume, ils l’emportèrent dans leurs bagages en Amérique lors de la colonisation.
C’est ensuite vers la fin du Moyen Âge que les Italiens commencèrent à le cultiver, avant tout pour fabriquer des solutions antiseptiques et amincissantes. A cette époque, il faisait partie des herbes sortilèges qui avaient le pouvoir d’éloigner les démons. Peu à peu, le fenouil prit place dans les cuisines de Toscane puis, au fil des siècles dans celles de France. Jamais toutefois il n’aura connu le même succès chez nous que de l’autre côté des Alpes, où la gastronomie lui réserve véritablement une place privilégiée, encore aujourd’hui.
Cette plante potagère, aromatique et ombellifère produit des fleurs, petites et jaunes, visibles de juin à septembre, qui sont disposées en ombelles à l’extrémité des tiges. La partie du fenouil que l’on consomme s’appelle le bulbe. Cela dit, il ne s’agit en aucun cas de l’organe souterrain de la plante mais, en fait, de la base charnue des feuilles, imbriquées les unes dans les autres. Blanc, rond et joufflu, il est surmonté de tiges vertes qui portent des plumets aux reflets bleuâtres, d’où se dégage un parfum anisé. Enfin, ses graines, une fois mûres, prennent une teinte brune.
Parmi la dizaine de variétés de fenouil, trois dominent le marché :
- le doux : il est très renflé à la base et ses pétioles sont épais et blanchâtres
- l’amer : ses pétioles très verts partent de la base du bulbe
- le fenouil de Florence ou Finocchio : si les deux premiers sont appréciés en condiment, celui-ci est cultivé uniquement pour son bulbe car sa saveur est plus douce et plus sucrée. C’est le plus courant sur les étals.
Récolté toute l’année en Italie et en Espagne, il est produit en France avant tout entre juin et octobre, en Provence. C’est de décembre à avril que la consommation de ce légume est la plus élevée, sans toutefois excéder les 400 g par personne par an…
BIENFAITS
Contrairement à ce que sa forme de bulbe laisse croire, le fenouil est un légume feuilles. Et il est léger puisque son apport calorique n’est que de 25 kcal pour 100 g, soit autant que le chou ou l’asperge. Autre atout pour la ligne, sa richesse en fibres (3,3 g/100 g), très douces, qui activent le fonctionnement du transit intestinal.
Valeurs nutritionnelles
pour 100 g |
Protides |
2,7 g |
Glucides |
2,8 g |
Lipides |
0,3 g |
Calories |
25 kcal |
Par ailleurs, le fenouil est un champion de l’apport vitaminique. Ainsi, il fournit une quantité très importante de vitamine C (52 mg/100 g), mais aussi de carotène (provitamine A) et de vitamine E, de précieux antioxydants, ainsi que de vitamine B9 ou acide folique, renfort du système immunitaire. Toutes agissent en synergie et se comportent en véritable bouclier des cellules, les protégeant du développement de certains cancers et maladies cardio-vasculaires.
De plus, ce bulbe joufflu est gorgé d’eau et de minéraux, à commencer par le potassium (430 mg/100 g) et le magnésium (40 mg/100 g). Tous deux sont bénéfiques pour combattre l’hypertension. Sa teneur en calcium est, elle aussi, très élevée. Il affiche également un taux de fer (2,7 mg/100 g) bien au-dessus de la moyenne des autres légumes frais. Très bien assimilé par l’organisme grâce à la présence de vitamine C, son action est davantage renforcée s’il est consommé avec de la viande ou du poisson.
Enfin, le fenouil renferme une petite quantité de lipides, qui sont toutefois des acides gras polyinsaturés, ceux-là mêmes qui combattent le mauvais cholestérol. Il est regrettable que le fenouil ait une petite place dans notre alimentation quotidienne, car c’est un véritable aliment santé. Sachez que certains modes de cuisson, le braisage notamment, atténuent son goût anisé. Place à la réconciliation.
Choisissez-le bien blanc, sans tâches et assez ferme. Les tiges au sommet du bulbe doivent être en bon état et le plumet de feuilles doit être bien vert.
Conservez-le jusqu’à une semaine dans le bac à légumes du réfrigérateur. Si l’odeur qu’il dégage vous paraît trop puissante, enfermez-le dans un récipient hermétique. Avant toute préparation, coupez les tiges et le plumet, mais ne les jetez pas. Une fois séchés, ils parfumeront court-bouillons et autres plats de poisson d’une note d’anis.
Consommez-le après avoir ôté les feuilles extérieures du bulbe (souvent coriaces) et l’avoir rincé sous l’eau. Il se déguste cru, en lanières à tremper dans une sauce (aïoli, anchoïade…) lors d’un apéritif anisé ou émincé pour composer une salade craquante. Melon, jambon, pommes fruit, pommes de terre, fromages frais et poissons fumés font partie de ses meilleures alliances. Essayez aussi de le râper sur un plat de pâtes, arrosées d’un trait d’huile d’olive, à la mode italienne.
Cuit une dizaine de minutes à la vapeur, il constitue une garniture idéale pour les poissons et les viandes telles que le veau et l’agneau. Il se marie aussi très bien aux carottes, céleri et oignons. On peut également le préparer en gratin ou encore le mixer pour en faire une savoureuse soupe. N’hésitez pas à lui ajouter de l’ail, ils font bon ménage.
Le fenouil se prépare aussi braisé, dans du beurre, avec un peu de sucre qui le fait doucement caraméliser. On peut le glisser dans les papillotes (en tapis sous du saumon ou du loup) ou le faire compoter avec de la tomate et de l’huile d’olive.
Saviez-vous qu’il est aussi délicieux que surprenant dégusté en dessert ? Réalisez ainsi une tarte originale ou incorporez-en des lanières à une salade de fruits, notamment l’ananas et l’orange. Enfin, confectionnez une confiture inoubliable, en le mariant au melon, relevée de quelques étoiles de badiane pour renforcer son arôme anisé.
Aussi bien légume qu’épice, les graines du fenouil, enfin, entrent dans la préparation de pains, de farces et parfument les saucisses et le chou. Elles doivent être légèrement chauffées à la poêle avant d’être pilées pour en exciter tout l’arôme.
1. INGREDIENTS
Pour une tasse de tisane de fenouil utilisez :
> 2 grammes (env. 1 cuiller à café) des *fruits séchés de fenouil (voir photo)
> Un mortier (utile pour faire sortir les huiles essentielles contenues dans le fruit de fenouil, voir ci-dessous)
> Environ 200 ml d’eau
* On peut trouver les fruits séchés de fenouil en vente au détail en pharmacie (aussi en droguerie en Suisse ou en herboristerie en France) ou on peut éventuellement récolter soi-même les fruits (ou semence) de fenouil dans la nature et les faire sécher.
2. PREPARATION
> La première étape, conseillée mais pas nécessaire, consiste à concasser les fruits séchés de fenouil dans un mortier (notre photo) avec un pilon, afin de libérer l’huile essentielle de fenouil se trouvant dans les fruits.
> Ajoutez ensuite ces fruits concassés dans une tasse ou dans la partie supérieure de la tasse (notre photo).
> Chauffez l’eau à ébullition puis ajoutez cette eau bouillante aux fruits concassés de fenouil.
> Laissez infuser une dizaine de minutes (afin d’obtenir une dose efficace en substances actives)
> Filtrez éventuellement, au cas où il restait des fruits de fenouil dans la tasse
3. POSOLOGIE
> Buvez une tasse de tisane de fenouil une à trois fois par jour. Demandez conseil à votre pharmacien ou médecin pour une posologie plus personnalisée.
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