LA COQUELUCHE
Posté par eurekasophie le 2 novembre 2009
Je savais bien que l’expression » être la coqueluche de ses dames » me disait quelque chose.
Alors, comme c’est mon jour de rentrée et que je ne veux certes pas commencer cette belle journée
avec des » à peu près.. » , j’ai cherché sur le net et j’ai trouvé .
Qui cherche trouve !
AVANT TOUTE CHOSE..
Autrefois, la coqueluche était une sorte de chapeau que les médecins conseillaient de porter pour avoir toujours la tête au chaud et ainsi éviter d’attraper la maladie du même nom. Or, à la même époque « être coiffé de quelqu’un » signifiait « en être amoureux ». L’expression personnifie donc la coqueluche et s’associe à la précédente pour dire que quelqu’un est amoureux de nous, que l’on est son « préféré ».
Belle madame amoureuse avec un bô papeau .
MOINS DRôLE MAINTENANT
LA COQUELUCHE
600 nourrissons de moins de 5 mois sont atteints chaque année
50% des nourrissons contaminés par leurs parents
◊ Les adultes peuvent-ils attraper la coqueluche ?
◊ La coqueluche est-elle une maladie grave ?
◊ Pourquoi faut-il vacciner les adultes contre la coqueluche ?
COQUELUCHE : LES ADULTES AUSSI !
La vaccination contre la coqueluche est pratiquée à partir de l’âge de 2 mois chez les nourrissons: 3 doses à un mois d’intervalle avec un premier rappel à 16-18 mois, puis un deuxième à 11-13 ans. Cette vaccination bien suivie en France a permis un net recul de la maladie chez les enfants. Cependant, on s’aperçoit aujourd’hui que la coqueluche réapparaît chez les adultes. Elle se manifeste parfois après un rhume banal par une toux persistante ( quintes de toux pendant plus d’une semaine ), surtout la nuit. Ces symptômes non typiques traduisent généralement une forme de coqueluche peu grave, qui n’est d’ailleurs pas toujours diagnostiquée comme coquelucheuse. Les adultes attrapent la coqueluche car l’immunité conférée par la vaccination pratiquée dans l’enfance ( ou par la maladie contractée dans l’enfance ) ne persiste pas toute la vie. Elle baisse pratiquement de moitié en une dizaine d’années, du fait de l’absence de rappel vaccinal.
LES NOURRISSONS SONT CONTAMINÉS PAR LEURS PARENTS
La coqueluche est une maladie infectieuse bactérienne due à Bordetella pertussis, très contagieuse.
Bordetella pertussis
Avant l’introduction de la vaccination généralisée du nourrisson, la transmission de la maladie se faisait d’enfant à enfant. Aujourd’hui, c’est une transmission d’adolescent-adulte vers le nourrisson qui est observée. Un adulte, ayant perdu son immunité protectrice ( c’est-à-dire n’ayant pas eu de rappel) est le plus souvent à l’origine de la contamination du nourrisson. Des études montrent que, dans la moitié des cas de coqueluche de l’enfant de moins de 1 an, la personne qui l’a contaminé est l’un de ses parents. En effet, le nouveau-né n’est pas protégé par les anticorps de sa mère, car il n’y a pas pour la coqueluche, de transmission de l’immunité mère-enfant, et il n’est donc protégé contre la coqueluche que lorsqu’il a reçu ses trois injections de primovaccination. Autant la maladie est un peu grave chez l’adulte, autant elle l’est chez le nourrisson et le nouveau-né, qui doivent souvent être hospitalisé. La coqueluche peut parfois même être mortelle chez le nourrisson à cause des risques de complications broncho-pulmonaires, nutritionnelles et neurologiques. La coqueluche est la première cause de mortalité par infection bactérienne chez les nourrissons de moins de 2 mois.
UNE TOUX QUINTEUSE CARACTÉRISTIQUE
>>> LA COQUELUCHE, HAUTEMENT CONTAGIEUSE, EST UNE INFECTION BACTÉRIENNE
Peu ou pas fébrile, mais d’évolution longue, la coqueluche est hautement contagieuse. La transmission est aérienne et se fait au contact d’une personne malade par les sécrétions émises par la toux. Chez le nourrisson non ou incomplètement vacciné, l’incubation est en moyenne de 10 jours. La coqueluche se manifeste par une toux d’abord banale, puis quinteuse. Les quintes sont violentes, accompagnées d’une sensation d’étouffement, entraînant une congestion du visage, et elles finissent par une reprise inspiratoire sifflante ( » chant du coq » ) . Elles sont épuisantes et s’accompagnent de vomissements. Chez le nourrisson, elles peuvent rendre difficile, voire impossible, l’alimentation. La période des quintes dure de deux à quatre semaines. La phase de convalescence dure plusieurs semaines.
DE NOMBREUX ADULTES DEVRAIENT ÊTRE VACCINÉS
La gravité de la coqueluche chez l’adulte tient essentiellement au risque de transmission de la bactérie à des nouveau-nés non ou incomplètement immunisés. Le Conseil supérieur d’hygiène publique de France ( organisme officiel qui établit le calendrier vaccinal et le réévalue chaque année ) recommande ainsi aujourd’hui la vaccination ( une dose d’un vaccin contenant une valence coquelucheuse acellulaire ) à trois groupes de population.
♣ Les adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou les années à venir;
♣ Les membres d’un foyer ( père et enfants qui ne sont pas à jour de cette vaccination ) durant la grossesse de la mère. La mère doit être vaccinée le plus tôt possible après l’accouchement.
♣ Les adultes en contact professionnel avec des nourrissons trop jeunes pour avoir reçu les trois doses de vaccin coquelucheux ( personnel médical et paramédical des maternités, des services de pédiatrie, des crrèches ).
SE FAIRE VACCINER : pour soi, mais aussi pour les autres.
La vaccination contre la coqueluche ne protège que pour une durée de 10 ans au maximum. Il est donc recommandé de pratiquer un rappel. Il existe désormais un vaccin de rappel pour les adultes ( adolescents, jeunes parents, professsionnels de santé et autour de la petite enfance …) qui protège non seulement contre la coqueluche, mais aussi contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite. Autre intérêt, les adultes ainsi vaccinés n’étant plus atteints par le bacille de la coqueluche, ne peuvent plus le transmettre aux nourrissons de leur entourage. Ce vaccin » acellulaire » ( purifié) est généralement bien toléré. Une douleur modérée peut être ressentie au niveau du site d’injection.
QUEL EST LE TRAITEMENT DE LA COQUELUCHE ?
Un traitement antibiotique par macrolides est prescrit au sujet malade et à son entourage immédiat ( famille). Plus il est donné tôt, plus il permet de réduire la contagiosité. Des autres médicaments contre la toux sont généralement donnés. Les nourrissons de moins de 6 mois sont généralement pris en charge à l’hôpital pour mettre en place une surveillance cardio-respiratoire adaptée. Des médicaments contre la toux peuvent être donnés chez l’adulte.
À FAIRE
Respecter les recommandations vaccinales et pratiquer les vaccinations, même si elles ne sont pas obligatoires. Ne pas oublier les dates des rappels chez l’adolescent et chez l’adulte.
Respecter les mesures d’hygiène en prévention de la contamination et pendant la maladie pour interrompre la chaîne de transmission.
Isoler l’enfant malade.
Lavage soigneux des mains avant un contact avec un aliment, après manipulation des objets potentiellement contaminés…
Lavage des fosses nasales avec un sérum physiologique.
Moucher l’enfant et lui apprendre à se moucher correctement, une narine après l’autre. Utiliser des mouchoirs à usage unique.
Eternuements, toux: se mettre la main devant la bouche, se détourner des autres…
Aérer les pièces.
À NE PAS FAIRE
Négliger un petit rhume chez un enfant
Echanger les objets personnels: serviettes et gants de toilette, serviette de table…
Appliquer un antiseptique ou une pommade à l’endroit de la vaccination
Surchauffer les pièces
Trop couvrir un enfant malade.
VRAI / FAUX
La coqueluche peut passer inaperçue chez l’adulte
VRAI : les symptômes ( rhume, toux…) sont généralement légers, et le médecin ne fait pas toujours le rapprochement
La vaccination de rappel est bien tolérée
VRAI : elle est réalisée avec un vaccin dit » acellulaire » ( purifié ) généralement bien toléré sur le plan local et général. Les effets indésirables sont classiques: douleur, érythème, oedème au site d’injection, fièvre….
La protection apportée par le » vaccin anticoquelucheux est définitive
FAUX : la vaccination contre la coqueluche protège au maximum 10 ans. D’où l’utilité des vaccinations de rappel.
Les femmes enceintes peuvent se faire vacciner
FAUX: les femmes enceintes doivent attendre et se faire vacciner après l’accouchement. En revanche, leur entourage ( mari, enfants ) doit le faire.
L’AVIS DU PÉDIATRE
Pr Catherine Weil-Olivier ( hôpital Louis-Mourier, Colombes 92)
QUELLE EST LA SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DE LA COQUELUCHE EN FRANCE ?
Pr C. Olivier . La surveillance continue de la coqueluche se fait depuis quelques années par un réseau sentinelle hospitalier de 42 centres pédiatriques ( Renacoq ). Ces données ont mis en évidence que les nourrissons hospitalisés avaient moins de 3 mois dans 41 % des cas et que la contamination provenait dans près de la moitié des cas d’un parent de l’enfant. D’autres études ont montré que la coqueluche était une maladie en recrudescence chez les adultes. Un tiers des toux persistantes inexpliquées supérieures à sept jours chez l’adulte ont une sérologie positive à la coqueluche. Toutes ces données concernant l’évolution de l’épidémiologie ont incité à de nouvelles recommandations vaccinales, notamment pour les adultes susceptibles de devenir parents et pour les parents d’un foyer ( père, enfants) qui ne sont pas à jour de leur vaccination à l’occasion d’une grossesse de la mère.
QUELS SONT LES POINTS IMPORTANTS DES RECOMMANDATIONS VACCINALES ?
Pr C. Olivier . Ne pas oublier les rappels de vaccination car l’immunité diminue au fil des années. La vaccination protège au maximum 10 ans. Les rappels sont nécessaires pour maintenir le niveau de protection de la population. Or, si le taux de couverture vaccinale de la coqueluche est supérieur à 90% à l’âge de 24 mois, il n’est que de 60 % pour le deuxième rappel recommandé entre 11-13 ans, introduit en 1998. Aujourd’hui, afin de mieux contrôler le réservoir de la bactérie et d’assurer une protection indirecte des jeunes nourrissons, non encore ou incomplètement protégés, un autre rappel complémentaire de vaccination coquelucheuse chez l’adulte est recommandé. Il faut y penser.
LES VACCINS SONT-ILS BIEN TOLÉRÉS ?
Pr C. Olivier . Le vaccin contre la coqueluche à utiliser en rappel chez les adolescents et les adultes est un vaccin dit » acellulaire « , très purifié. Toutes les études ont montré que ce vaccin est mieux toléré par les adultes que les vaccins à germes entiers recommandés lors de la primovaccination.
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