UN INTERLUDE
Posté par eurekasophie le 15 juin 2010
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Posté par eurekasophie le 15 juin 2010
………BIENTÔT DES VACCINS
Alcool,drogue, tabac…D’ici quelques années, des vaccins contre les dépendances
devraient voir le jour. Ils ne permettront pas de les prévenir, mais pourraient constituer une
aide non négligeable pour en sortir.
Et si, après nous avoir protégés de la variole, du tétanos ou de la grippe, les vaccins nous prémunissaient contre nos dépendances à l’alcool, aux drogues ou à la cigarette ?
L’idée, dans l’air depuis plusieurs décennie, est en passe d’être réalisée alors que plusieurs essais cliniques sont en cours.
» Les vaccins contre la cocaïne et la nicotine sont ceux pour lesquels on a le plus d’avancées » annonce le Dr Laurent Karila.
Dr Vincent Karila, responsable du Centre référence cocaïne au Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions à l’hôpital universitaire Paul-Brousse, à Villejuif.
Pr Jacques Cornuz, médecin et spécialiste en tabacologie à la polyclinique médicale universitaire de Lausanne
L’idée : empêcher la drogue d’arriver au cerveau
Leur principe est le même : en stimulant le système immunitaire, ils introduisent la production d’anticorps anticocaïne ou antinicotine.Empêchant, lors d’une consommation ultérieure, les molécules de cocaïne ou de nicotine d’atteindre le cerveau. Et si moins de drogue pénètre dans le cerveau, les effets de celle-ci sont diminués, le plaisir est moindre, ce qui limite alors chez la personne dépendante l’envie de consommer. A l’automne dernier, des chercheurs américains ont ainsi annoncé avoir réussi à prévenir les » flashs » ( état euphorique ) chez des patients cocaïnomanes. » Plus leur taux d’anticorps était élevé, moins la drogue avait d’effet, permettant à une partie d’entre eux de mettre fin à leur consommation « , explique le Dr Laurent Karila.
Un vaccin pour arrêter de fumer
» L’immunothérapie est d’autant plus intéressante dans la lutte contre la cocaïnomanie qu’il n’existe pas de substitut thérapeutique comme il y en a pour l’héroïne ( méthadone ), ajoute-t-il. Néanmoins, les anticorps ayant une durée d’action assez courte, la vaccination ne peut être utilisée que pour aider les patients à arrêter, non pas pour prévenir la prise de drogue. D’ailleurs, même dans ce contexte, des rappels sont nécessaires . »
Supprimer le plaisir lors de la consommation, tel est l’objectif de ces vaccins, car sans plaisir, plus d’envie !!
» Les vaccins développés contre la nicotine devraient aider ceux qui veulent arrêter à passer le cap des premières semaines sans tabac, confirme le Pr Jacques Cornuz, mais ils ne seront jamais un moyen de prévention » .On est bien loin de la vaccination traditionnelle. Dans un essai clinique mené il y a deux ans, Jacques Cornuz avait d’ailleurs montré qu » un tiers des patients avaient développé suffisamment d’anticorps pour arrêter de fumer « . Aux Etats-Unis, une autre molécule, le Nic Vax va entrer en phase III, la phase la plus avancée des essais cliniques. » Les premiers résultats de ce vaccin pour le traitement de la dépendance et la prévention des rechutes ont été encourageants « , souligne encore Jacques Cornuz.
Néanmoins, si l’arrivée prochaine sur le marché de ces vaccins suscite des espoirs, ils ne constitueront pas pour autant une solution miracle. » La maladie addictive doit être traitée sur le long terme et nécessite souvent une prise en charge à la fois médicamenteuse et psychothérapeutique » , conclu Laurent Karila.
Centre d’enseignement de recherche et de traitement des addictions
Hôpital universitaire Paul-Brousse de Villejuif ( 94 )
www.centredesaddictions.org
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