L’HYPOGLYCEMIE
Posté par eurekasophie le 16 décembre 2009
QUAND LE CARBURANT VIENT A MANQUER….
Une marche inhabituelle, une promenade à vélo plus longue qu’à l’accoutumée
ou tout simplement des efforts intenses effectués à jeun, il n’en faut pas beaucoup plus pour souffrir
d’une hypoglycémie, ou fringale, autrement dit d’un manque de sucre dans le sang.
Cette fringale ( en jargon sportif ) correspond à la baisse brutale du taux de sucre dans le sang, le fameux glucose.
Si » l’hypo » touche fréquemment les diabétiques sous insuline qui négligent leur hygiène alimentaire, elle concerne également les sportifs, d’endurance notamment, et les cyclistes tout particulièrement.
Mais nul besoin d’être sportif de haut niveau pour en subir les conséquences: tout un chacun peut en faire les frais dès lors qu’il ne se nourrit pas suffisamment avant un effort, a fortiori prolongé.
Autres situations qui exposent à l’hypoglycémie, le stress et l’hyperémotivité.
Une histoire de glycogène
Petit rappel. Au repos comme à l’effort, c’est le sucre qui représente le carburant essentiel du muscle.
En d’autres termes, le sucre est le carburant de l’effort.
En pratique, le muscle va d’abord puiser du sucre dans ses réserves propres ( cette forme de sucre est appelée glycogène musculaire ), mais aussi dans les
autres réserves de sucre de l’organisme, dont le foie ( glycogène hépatique ), l’organe qui en réalité en contient le plus. Lorsque l’effort se prolonge au-delà de 45 minutes, le muscle commence à tirer également son énergie des graisses. D’où l’obligation, pour maigrir, de faire au moins 45 minutes de sport. Mais problème: les graisses ne peuvent se substituer complètement et immédiatement au sucre lorsqu’il vient à manquer….Le relais est lent à se mettre en place. Il faut donc le savoir: être grassouillet ne protège pas de l’hypoglycémie !
De 0,8 à 1 gramme
Au repos comme à l’effort, l’organisme régule le taux de sucre sanguin, autrement dit la glycémie, autour de
0,8 à 1 gramme par litre de sang.
Plus exactement, l’organisme va tout mettre en oeuvre pour que le taux de sucre ne passe pas sous la barre des 0,8 g. Mais, lorsque les muscles ont épuisé le stock de glycogène musculaire et hépatique, qui représente environ 1 500 à 1 700 kcal, il ne leur reste plus comme seule solution pour couvrir les besoins liésà l’effort que de siphonner le sucre sanguin, jusqu’à abaisser la glycémie au-dessous de 0,8 g !
D’une façon générale, 10 % de l’énergie utilisée par le muscle provient du glucose sanguin contre 90 % pour le glycogène et les graisses. S’il n’y a pas apport extérieur et que l’effort se poursuit, la chute de glucose sanguin est inéluctable et ne peut s’arrêter.
Un déséquilibre entre apport énergétique et dépense
La fringale n’est jamais le fuit du hasard ou de la fatalité.
Rançon d’une erreur, elle signe une mauvaise alimentation avant l’effort ou une activité professionnelle exigente: effort effectué à jeun, durée prolongée, alimentation insuffisante, conditions atmosphériques particulièrement ( froid, vent…..) et, en compétition, ravitaillement sauté. Autant de paramètres sur lesquels on peut agir en prévention. Mais parfois, c’est tout simplement le manque d’entraînement qui est en cause. Gare aux apprentis spotifs !
Sueurs et fatigue intense
Les manifestations franches d’hypoglycémie surviennent en deça de 0,6 g.
Sous l’effet de la baisse du glucose sanguin, les neurones vont souffrir. Car, pour eux, le sucre est la source énergétique privilégiée. Une sensation de faim va précéder l’hypoglycémie à proprement parler. C’est donc un signal d’alarme qu’il faut respecter….en mangeant à temps.
La fringale à proprement parler se manifeste par de nombreux signes: pâleur, propos incohérents, nervosité, difficultés de concentration, sueurs intenses, tremblements ou encore mal de crâne. Si rien n’est fait, un malaise est toujours possible et, chez les diabétiques, le coma .
Du sucre, vite !
Vous l’aurez déjà compris, la seule solution pour échapper à la fringale est de consommer des aliments
riches en sucres dits » rapides » : pâtes de fruit, barres chocolatées ou tout simplement du sucre en morceaux.
Le sucre va très rapidement passer dans le sang et les symptômes de la fringale vont régresser en 5 à 10 minutes.
Prévention
Terminez votre repas 3 heures avant le début d’un effort.
Privilégiez les glucides lents tels que le riz, les pâtes, les céréales.
Lors de l’effort, consommez à deux barres énergétiques à l’heure ou une boisson énergétique sucrée. S’il ne s’agit que d’un effort d’une heure, la boisson énergétique est largement suffisante.
En conclusion, si on s’alimente correctement, il n’y a aucune raison de faire une hypoglycémie en pratiquant son sport favori ou son activité professionnelle !
Gare à l’hypoglycémie réactionnelle
Une hypoglycémie au tout début d’un effort est possible lorsque l’on consomme une barre énergétique dans les 10 à 15 minutes qui précèdent le départ d’une compétition sportive.
EXPLICATION : cet apport brutal de sucre va entraîner une sécrétion intense d’insuline destinée à faire entrer le sucre dans les cellules pour maintenir le taux sanguin aux alentours d’1 g et éviter l’hyperglycémie. Mais l’entrée de sucre dans les cellules est souvent exagérée. La glycémie peut chuter d’un coup au moment où l’on a le plus besoin de sucre pendant l’effort ! CQFD .
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