LE SYNDROME DE RAYNAUD
Posté par eurekasophie le 9 décembre 2009
OU QUAND LES DOIGTS DEVIENNENT BLANCS ET DOULOUREUX
Simple blanchiment douloureux des doigts au froid, gênant mais bénin, ou bien manifestation d’une manifestation plus grave ? C’est tout l’intérêt de
différencier le banal phénomène de Raynaud du plus inquiétant syndrome de Raynaud qui nécessite un bilan à la recherche de la pathologie responsable.
Froid, humidité, émotion, stress, excercice physique…..des circonstances qui peuvent déclencher un phénomène de Raynaud ( PR) , autrement
dit une vasoconstriction artérielle réflexe au niveau des doigts, pouces exceptés, et parfois du nez, des orteils et des oreilles. Plus exactement, les médecins parlent » d’acrosyndrome vasculaire paroxystique « . Ce phénomène toucherait 8 à 10 % des femmes et environ 3 à 5 % des hommes.
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LES BONS MOTS POUR LE DIRE
La notion de décoloration au froid ( où autres situations déjà évoquées ) suffit en général à poser le diagnostic de PR.
Attention,le terme générique de » syndrome de Raynaud » pour qualifier tout blanchiment des doigts n’est pas approprié, car il sous-entend l’existence d’une pathologie sous-jacente. Les médecins préfèrent donc utiliser les termes de » phénomène de Raynaud primitif » ( PRP) ou improprement
» maladie de Raynaud » ( mais ce n’est pas une maladie), lorsqu’il n’y a pas de cause et que le blanchiment apparaît au froid, à l’humidité ou lors d’un stress ou d’une émotion — 80 % des cas — et syndrome de Raynaud ( SR) , lorsque le phénomène n’est que l’un des symptômes d’une autre pathologie ou d’un facteur prédisposant.
3 PHASES DISTINCTES
Le PR comporte 3 phases qui s’enchaînent en quelques minutes:
♦ La phase dite » ischémique » où les doigts deviennent blancs, froids et douloureux, insensibles, comme » morts « .
♦ La phase dite » asphyxique » où les doigts passent au bleu et restent douloureux.
♦ Et enfin la phase » hyperhémique » , inconstante, où les doigts deviennent rouges, signalant la reprise de la circulation artérielle, et qui marque la fin de la crise. Les doigts ne tardent pas à retrouver leur teinte et leur température habituelle.
QUAND LE PHÉNOMÈNE DEVIENT SYNDROME
Vous l’aurez compris, le PR est une particularité sans conséquence. On incrimine une hypersensibilité de certains récepteurs vasculaires
qui déclenchent la vosoconstriction.
Il en est tout autre du syndrome de Raynaud, souvent secondaire à une maladie du système, autrement dit une maladie d’origine auto-immune,
où l’organisme fabrique des anticorps dirigés contre ses propres organes. Le syndrome de Raynaud devient donc l’un des signes de ces maladies.
La sclérodermie est la plus fréquente.
ALORS, PHÉNOMÈNE OU SYNDROME ?
Toute la question revient à définir ce qui est du domaine du phénomène primitif ou du syndrome de Raynaud.
Dans le PRP, l’atteinte est souvent bilatérale et la crise, déclenchée par les situations déjà évoquées. Le PRP ne s’accompagne pas d’un risque de gangrène. Bien que gênant, ce phénomène est donc bénin.
Le SR survient le plus souvent chez une femme de plus de 35 ans, ou un homme, et qui présente déjà des troubles cutanés au niveau des doigts et du visage.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
La capillaroscopie a révélé quelques méga-capillaires et les anticorps antinucléaires sont au 1/1600, de spécificité anti-centromère
Lorsqu’un doute subsiste sur le caractère primaire ou non d’un PR, des examens deviennent nécessaires parmi lesquels
et selon les cas, la capillaroscopie ( examen des vaisseaux capillaires au microscope ), la radiographie des poumons et des mains,
l’examen échodoppler du membre supérieur, la recherche d’auto-anticorps ou encore des dosages hormonaux.
TRAITEMENT
Le traitement dépend bien entendu de la cause s’il s’agit d’un SR. S’il s’agit d’un PRP, le médecin peut prescrire
des médicaments vasoactifs ou des inhibiteurs calciques.
Dans tous les cas, il faut arrêter le tabac, les médicaments » constricteurs » artériels et se protéger
contre le froid et l’humidité.
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