POUR MIEUX LA SOIGNER
Une douleur au niveau du pubis au moindre mouvement ?
Il n’en faut pas beaucoup plus pour suspecter une pubalgie…
On devrait plutôt parler de pubalgies, au pluriel, car les pubalgies, autrement dit les douleurs pubiennes, regroupent plusieurs origines
différentes et, donc, requièrent des traitements différents.
Les coureurs à pieds y sont particulièrement exposés. Mais d’autres sports sont concernés, comme le handball, le football, l’athlétisme, la danse, le ski, le tennis ou encore l’escrime. Sportif ou pas, chacun peut être touché un jour ou l’autre dès lors qu’il présente un facteur de risque anatomique ou morphologique, mais la pubalgie touche plutôt les hommes entre 25 à 30 ans et très rarement les femmes.
ZOOM SUR LE PUBIS
Le pubis est une articulation.
C’est la » symphyse pubienne « .
Elle correspond à l’affrontement des deux os du bassin, les branches ischio-pubiennes. Contrairement à l’idée reçue, fausse, qui veut qu’elle soit fixe, la symphyse pubienne est pourtant mobile, mais sur de petites amplitudes ( 1 à 2 mm ), et ce, malgré un petit fibro-cartilage situé entre les deux berges osseuses et destiné à les solidariser. En d’autres termes, les deux os du bassin sont capables de mouvements discrets. Sur la symphyse pubienne s’insèrent des muscles: grands droits de l’abdomen, droits internes, pectinés, pyramidaux, obliques, sans oublier les inévitables adducteurs ( grands, petits et moyens ), les ligaments antérieurs et postérieurs. Tous ces muscles et ligaments agissent comme des haubans destinés à stabiliser le bassin. Tout dysfonctionnement de ce système musculo-ligamentaire peut déboucher sur une douleur, sans parler des vaisseaux et des nerfs ( grands et petits abdomino-génitaux, génitaux-cruraux…) qui traversent cette zone encombrée. Autant d’autres raisons de souffrir en cas d’atteinte.
COMMENT CA MARCHE ?
C’est cette petite mobilité articulaire qui est à l’origine des pubalgies. Plus précisément, la contraction croisée des muscles insérés sur le pubis constitue autant de contraintes, de tractions et de forces de cisaillement qui mobilisent l’articulation en force et ce, de façon asymétrique le plus souvent ( même pied d’appui en montant les escaliers, jambe dominante dans les sauts…), sans parler du poids du corps lorsqu’on est en appui sur un pied. En football, par exemple, ce sont les shoots dans la balle qui fragilisent la symphyse. Des facteurs morphologiques favorisent aussi la pubalgie : l’hyperlordose ( concavité lombaire très marquée), un bassin projeté vers l’avant ou encore une inégalité de longueur des membres inférieurs ( jambe plus courte d’un côté ).
Bassin projeté vers l’avant : hyperlordose
UNE DOULEUR TENACE
La douleur de pubalgie est chronique ou aiguë . Elle siège devant le pubis, sur son rebord supérieur ou inférieur. C’est une douleur » en barre » qui peut irradier vers l’abdomen ou vers le testicule, en direction de l’aine et à la face interne des cuisses. Tout dépend en réalité de l’origine exacte de la pubalgie. En sport, les douleurs apparaissent progressivement pour devenir constantes, même à l’échauffement.
Attention, une douleur brutale au niveau du pubis évoque plutôt un accident musculaire aigu : déchirure ou claquage d’un muscle abdominalou d’un adducteur. Au repos, la palpation du pubis réveille la douleur. Et, lorsqu’il sagit d’une pubalgie d’origine musculaire abdominale, les douleurs peuvent même se manifester lors de l’éternuement, à la toux et même à la défécation, c’est- à- dire dès qu’il y a une contraction des abdominaux. Essentiellement clinique, le diagnostic peut être confirmé par la radiographie, qui montre une atteinte osseuse, ainsi que par la scintigraphieet l’IRM.
REPOS D’ABORD….
Chez le sportif, le traitement passe par un repos de 1 à 3 mois et peut nécessiter une intervention chirurgicale en cas d’échec s’il s’agit d’une pubalgie d’origine musculaire. Reste les antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les corticoïdes parfois et la mésothérapie. Les infiltrations ne sont pas conseillées en raison du risque infectieux à cet endroit-là. Après la phase douloureuse, la rééducation est nécessaire. Elle consiste à travailler la souplesse des hanches et des psoas ( muscles profonds qui permettent à la cuisse de fléchir ) et vise à rétablir l’équilibre entre les muscles abdominaux obliques et transverses, souvent trop faibles car insuffisamment travaillés, et les adducteurs, raides ou trop courts. Il faut muscler la ceinture abdominale en insistant sur les groupes musculaires déficients.
REPOS…..
LES AUTRES CAUSES DE DOULEURS PUBIENNES
Douleur lombaire projetée sur la symphyse
Nécrose du pubis
Hernie inguinale
Syndrome canalaire ( compression d’un nerf )
Varicocèle ( varice au niveau testiculaire )
Arthrite rhumatismale ( maladie générale )
Ostéoarthrite infectieuse ( infection de la symphyse )
Instabilité de la symphyse
Arthrose de la hanche
Névralgies diverses ( crurale, génito-fémorale….)
Algodystrophie
Ganglion inguinal douloureux.