PATHOLOGIES
Posté par eurekasophie le 18 juillet 2009
LES LÉSIONS DU PLEXUS BRACHIAL
Une lésion nerveuse qui peut aboutir à une paralysie du membre supérieur !
Une chute en scooter, un traumatisme sportif ou tout simplement une suspension prolongée par un bras en tombant d’une échelle ou d’un toit……. Tous ces accidents peuvent se solder par une lésion grave du plexus brachial, autrement dit une blessure du paquet nerveux issu de la moelle épinière cervicale et destiné à innerver l’épaule, le bras et la main.
Impossible de comprendre le mécanisme de la lésion du plexus brachial ( LPB) et ses conséquences sans se pencher sur l’origine et le trajet de ce paquet de nerfs issus des 4 dernières racines nerveuses de la moelle épinière cervicale (C5, C6, C7 et C8) ainsi que du 1er nerf dorsal. Ce paquet nerveux, dont on distingue trois troncs principaux ( supérieur, moyen et inférieur) , va passer entre la clavicule et la première côte ( donc sous la clavicule ) pour se diriger ensuite vers le haut de l’épaule et du bras. Toute fracture osseuse de proximité ( clavicule et première côte : 25 % des LBP— vertèbres cervicales et première vertèbre dorsale : 75 % des LBP ) peut donc léser le paquet nerveux à un endroit ou à un autre de son cheminement.
DU SIMPLE ÉTIREMENT À L’ARRACHEMENT COMPLET
Les LPB peuvent être secondaires à :
◊ un étirement, du fait d’une traction brutale sur le bras ou sur la colonne cervicale lors d’un accident de deux roues ( 75 % des LBP), lors d’une suspension par la main au cours d’une chute ( toit, arbre, échelle….) ou, chez le bébé, lors d’un accouchement difficile ou par le siège.
◊ un arrachement, dans les cas les plus graves, comme lors des accidents de deux-roues. Il s’agit d’un véritable arrachement des racines nerveuses à la base qui va aboutir à une paralysie du membre supérieur. Plus précisément, trois mécanismes expliquent la lésion: l’abaissement de l’épaule avec une rotation de la tête du côté opposé ( moto) , un écartement du bras, tendu vers l’arrière et le haut ou encore la traction du bras vers le haut, comme lors d’une suspension. Du fait de la violence de l’accident, les LBP sont rarement isolés et s’accompagnent souvent de fractures et de blessures musculaires, ligamentaires, articulaires ou vasculaires.
◊ une plaie, par couteau, par balle, ou lors d’une fracture osseuse, claviculaire notamment.
DES SIGNES VARIÉS
S’il est impossible de passer à côté d’une paralysie totale d’un bras après un accident de deux-roues, il est en revanche possible de méconnaître l’existence d’une LBP ( petit étirement) , après un accident sportif d’allure bénigne. Plusieurs signes doivent mettre en alerte :
◊ des fourmillements
◊ des douleurs éclairs dans le membre supérieur
◊ une perte discrète de la sensibilité
◊ une perte de force ou une faiblesse musculaire
◊ des difficultés à effectuer un mouvement ( en l’absence de fracture ou de lésions musculaires évidentes, bien entendu ).
D’autres signes sont très évocateurs, comme des sensations de brûlures, de broiements, d’écrasements ou de torsions au niveau du membre supérieur.
ÉLECTROMYOGRAPHIE
Le diagnostic, qui repose essentiellement sur les éléments recueillis à l’examen clinique, peut être confirmé par des examens complémentaires. L’électromyographie met en évidence le ralentissement de la conduction nerveuse, voire son arrêt en cas d’arrachement. D’autres examens permettent de visualiser directement la section du plexus brachial ( IRM) et la fracture responsable de la lésion ( radiographies de la clavicule et des vertèbres). En cas de doute, une myélographie couplée à un scanner, autrement dit un examen radiographique des racines nerveuses à l’aide d’un produit de contraste, peut visualiser la lésion avec plus de finesse.
UNE ÉVOLUTION INCERTAINE
La récupération dépend de l’importance et de la nature des blessures du plexus brachial ou des racines nerveuses. Une récupération spontanée est possible en quelques mois, même après une paralysie totale d’emblée. Dans le doute, et sauf exception, il n’y a donc pas d’intervention chirurgicale en urgence sur une lésion du plexus brachial, même dans les cas de paralysie d’emblée. Il faut attendre.
IMMOBILISER D’EMBLÉE
Devant une suspicion de LBP, il faut d’abord immobiliser le bras et l’épaule afin d’éviter toute traction sur le plexus brachial blessé. On utilise un appareillage type attelle amovible. Deux mois après l’accident, un traitement chirurgical peut être envisagé lorsque la récupération est jugée insuffisante ou si la douleur est insupportable. Intervention ou pas, la kinésithérapie est importante. Elle permet de ralentir la raideur articulaire, la fonte musculaire et les rétractions liées à l’immobilisation. L’utilisation d’une orthèse articulaire peut être efficace. Elle doit être posée dès que possible.
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