URGENCES……….
Posté par eurekasophie le 15 juillet 2009
N’oubliez pas de vous hydrater !
POUR ÉVITER LA FRACTURE DE FATIGUE
Gare à la première séance de course à pied ou à la première journée de randonnée en
montagne !!!!
Avec les beaux jours, la tentation de faire un sport ou une activité de plein air est grande. Ne vous en privez pas ! Mais attention à la fracture de fatigue, où l’os trop sollicité par cet effort soudain et inhabituel risque de se fissurer.
Le terme de fracture peut prêter à confusion, car il ne s’agit pas d’une fracture à proprement parler comme on peut en observer après une chute. D’ailleurs, une radiographie pratiquée dans les jours qui suivent l’apparition des premières douleurs ne montrera pas de trait de fracture. Il s’agit en réalité d’une hypersollicitation osseuse sur un os sain, normal, c’est-à-dire indemne de toute lésion métabolique ou traumatisme qui pourrait expliquer une fracture, soumis à de fortes contraintes mécaniques. La fissure peut survenir à cause d’un effort répété ( sportif assidu), inhabituel ( augmentation de la charge d’entraînement ) ou survenir parfois lors d’une première séance chez un néophyte !
REMODELAGE OSSEUX INSUFFISANT
On parle parfois » d’overdose » mécanique ou de » fracture de stress « . Il s’agit d’un véritable surmenage osseux qui entraîne une exagération de remodelage de l’os. Schématiquement, la congestion sanguine liée à l’effort active de façon physiologique et réflexe les phénomènes de résorption de l’os qui devient alors plus fragile. La reconstruction osseuse est longue avant d’être véritablement efficace. En d’autres termes, la construction osseuse prend du retard par rapport à la destruction. Le risque principal de la fracture de fatigue est le déplacement osseux, autrement dit l’apparition d’une véritable fracture, synonyme parfois d’intervention chirurgicale. Gare à la poursuite de l’effort en serrant les dents !
LE PIED SURTOUT
Une fracture de fatigue peut concerner n’importe quel os pourvu qu’il soit sollicité par un effort inhabituel : vertèbre, humérus, bassin, sacrum, col du fémur et même clavicule. Un os long peut être touché à plusieurs endroits différents, le tibia par exemple où la fracture peut siéger au niveau du genou et à quelques centimètres au-dessus de la malléole interne de la cheville. Pour autant et pour des raisons évidentes liées au poids du corps, le pied est le plus exposé aux fractures de fatigue. Par ordre de fréquence décroissante, on en retrouve surtout au niveau du calcanéum ( talon ) , des métatarsiens ( le deuxième surtout ) , du scaphoïde tarsien, de l’astragale et des sésamoïdes ( os situés sous le gros orteil ).
OUHHHHHH lAAAAAAA !!! C’est où tous ces os dont tu parles ?
Tu devrais mettre un p’tit schéma ma chère Sophie….
Voilà le schéma mon cher Ralphy . Dis au fait, quand je te donne un os à ronger, tu ne me demandes pas si c’est un péroné ou un astragale . Bref, passons….
UNE DOULEUR LOCALISÉE
La fracture de fatigue se manifeste par une douleur sourde et localisée. Il n’y a pas de notion de traumatisme ou de choc direct. Cette douleur doit mettre la puce à l’oreille. Modérée d’abord, ou plus rarement brutale d’emblée, elle provoque une impotence fonctionnelle progressive, avec une boiterie qui empêche toute activité sportive. La douleur disparaît au repos. A la palpation de la zone douloureuse, on retrouve parfois une petite tuméfaction chaude, voire inflammatoire.
PAS DE RADIO MAIS UNE SCINTIGRAPHIE !
La radiographie est inutile lorsqu’on suspecte une fracture de fatigue. En effet, du fait même de sa discrétion, la fissure est indécelable radiographiquement, au tout début en tout cas. Dans 50 % des cas en revanche, la radiographie montre les séquelles de la fracture, autrement dit du cal osseux, plusieurs semaines après le début des douleurs. En réalité, c’est la scintigraphie osseuse qui demeure l’examen de référence. La fracture de fatigue y est décelée très précocement, de façon constante, et permet parfois de retrouver plusieurs foyers de fractures, en » sommeil » ! Reste la possibilité de pratiquer une IRM dans les cas douteux.
Les taches noires au niveau des tibias sont les fractures de fatigue
REPOS
Sauf cas particuliers ( fracture instable, zone à risque….), une fracture de fatigue ne se plâtre pas. L’utilisation de cannes anglaises permet de soulager le foyer de fracture. Seul un arrêt de l’activité responsable pendant 4 à 6 semaines en moyenne permet la guérison ( reconstitution osseuse au sein de la fissure ) et évite que la fracture ne se déplace. Gare sinon à la pseudarthrose, autrement dit à une absence de consolidation ( la fracture » bouge » en permanence ). L’intervention chirurgicale est alors nécessaire pour consolider le foyer de fracture.
PRÉVENTION
A défaut de changer la morphologie de ses pieds ou de ses jambes, plusieurs précautions permettent de limiter le risque:
- Choisissez des chaussures adaptées à l’activité choisie et faites-vous conseiller par un technicien
- changez de chaussures dès que des signes d’usure ou d’inconfort apparaissent : perte de l’amorti ou de la stabilité au niveau du talon, en sachant que l’usure de la semelle est souvent plus tardive
- soyez prudent lors des premières » sorties « . Toute activité débutante doit être progressive, en durée comme en intensité. S’il s’agit de la course à pied, il est recommandé de choisir un terrain souple plutôt que le bitume. Sur route, veillez à changer de côté de temps en temps pour soulager le pied extérieur
- utilisez des semelles ou des talonnettes intérieures amortissantes ( Sorbothane, Noene…..)
- perdez du poids en cas de surcharge pondérale
- ne vous lancez pas dans une activité technique sans un coach averti qui pourra corriger un geste défectueux
- hydratez-vous correctement et ne faites pas un régime trop pauvre en calcium ou en protéines.
Publié dans PRENDRE SOIN DE SOI | 13 Commentaires »