MAIS JE VAIS REVENIR….
Posté par eurekasophie le 21 avril 2009
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Potentille | |
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Potentille printanière | |
Classification classique | |
Règne | Plantae |
Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Rosales |
Famille | Rosaceae |
Genre | |
Potentilla |
Son nom
Potentilla vient de potens, qui, ce n’est pas trop difficile à deviner, veut dire « puissant », par allusion aux propriétés médicinales de certaines espèces. Anserina veut dire « qui appartient à l’oie », par allusion au fait, selon les uns, que ces palmipèdes raffolent de la plante ou, selon les autres, que sa feuille ressemble à la patte de l’oie. « Tormentille » vient du latin tormentum « tourment », parce que cette espèce était réputée pour soulager les maux de dents. Erecta, ou recta, veut dire « dressée », par opposition à « rampante » (comme dans P. reptans)
- Est-ce que je sais moi?
- Bon, là ça commence à bien faire. Vous êtes censée faire une chronique complète, sans qu’on vous « torde le bras » à chaque étape.
- Soit. Vous l’aurez voulu.
Le problème, c’est que je ne sais pas si l’espèce P. recta, qui pousse chez nous et qui est naturalisée d’Europe, correspond à l’espèce P. erecta qui pousse en Europe et dont le nom a récemment remplacé celui de P. tormentilla, qui désignait l’espèce censée posséder les plus puissantes propriétés médicinales. Et pour nous compliquer davantage l’existence, la P. reptans, qui est également naturalisée d’Europe, a également porté le nom de P. tormentilla et de Tormentilla erecta, ce qui signifierait qu’elle aurait aussi des propriétés médicinales. Mais on l’a aussi appelée « potentille de Norvège » sauf que, selon les botanistes modernes, la potentille de Norvège n’est pas la P. reptans, puisqu’il s’agit de la Potentilla norvegica. Qui plus est, la P. simplex, qui serait une simple variation sur le thème de P. reptans, aurait également de puissantes propriétés médicinales, sauf que, à ma connaissance, il n’y a que les soeurs de la Providence pour en avoir parlé. Et c’était en 1890.
Alors, vous comprenez mon problème? C’est la vraie pagaille là-dedans et ce n’est pas parce que les soeurs de la Providence nous disent que toutes les potentilles ont les mêmes propriétés qu’on doit les croire sur parole, n’est-ce pas?
Par contre, puisque c’est l’acide tannique qui semble être le principe actif de la potentille, on peut vraisemblablement conclure que plus la racine est astringente (à cause de son tannin), plus elle est efficace médicinalement. Comme aucune des potentilles n’est poison, on ne risque rien à essayer les diverses espèces qui poussent à l’état sauvage sous nos climats. Il suffit de goûter. Moins c’est mangeable, plus c’est efficace. Simple, non?
- Simple, oui, mais pas très scientifique, je dirais.
- Pour la science, vous frappez à la porte d’à côté, d’accord? Non mais, ho! vous me prenez pour qui?
À cause de leur astringence, les potentilles sont particulièrement utiles tant à l’intérieur – pour soigner la diarrhée – qu’à l’extérieur – pour soigner les affections des muqueuses de la bouche et de la gorge.
Dans le cas de la diarrhée, elles viendraient à bout de l’entérocolite, de la diarrhée estivale ainsi que de celle qui accompagne la typhoïde. Elles sont également efficaces contre l’entérite et la colite aiguës et subaiguës. On peut les prendre sous forme de poudre (racine séchée et finement réduite en poudre) à raison d’une pincée, plusieurs fois par jour; de tisane à raison de 1 à 3 cuillerées à soupe de rhizomes coupés en morceaux à faire bouillir 15 minutes dans 1/2 litre d’eau. Prendre une tasse plusieurs fois par jour. Le vin de tormentille serait particulièrement efficace. On le prépare en faisant macérer pendant une semaine 70 g de racines bien nettoyées dans un litre de porto ou de brandy. Filtrer, boire 1 à 3 verres à bordeaux (l’équivalent de 75 ml par verre) par jour.
Par voie externe, on se sert de la décoction en gargarisme pour soigner les aphtes et autres ulcérations de la bouche, en injections vaginales pour soigner les leucorrhées et en compresses pour soigner les contusions, les ecchymoses et les brûlures. La stomatite et la gingivite persistantes ainsi que la pharyngite chronique – y compris la toux des fumeurs – seraient soulagées par des gargarismes à la racine de tormentille. On a également soigné la stomatite et la périodontose en utilisant un mélange à parts égales de teinture de tormentille et de teinture d’arnica ou de teinture de tormentille et de teinture de myrrhe qu’on applique sur les gencives ou la gorge avec un pinceau ou le doigt. Enfin, on a soigné avec grande efficacité, semble-t-il, les engelures en diluant un extrait de tormentille dans de la glycérine et en appliquant la préparation sur la partie atteinte.
La potentille ansérine a été longtemps employée en médecine, mais on croit aujourd’hui que sa réputation était surfaite, probablement à cause de sa faible teneur en tannin. Ce sont les feuilles et les fleurs qu’on a employées. On a dit d’elle que c’était l’amie du sexe féminin à cause de ses propriétés stimulantes et antispasmodiques de l’utérus. On s’en est servi pour soigner la diarrhée, l’hémoptysie, les règles douloureuses, les crampes d’estomac, l’angine de poitrine, les convulsions et l’incontinence urinaire. Mâcher régulièrement sa racine était censé raffermir les gencives.
-PUIS-JE POSER UNE QUESTION ?
- OUI ALLEZ-Y
- Vous ne pensez qu’a manger vous…
- Ouais.
- Mais encore?
- Pardon?
- Vous dites que ça se mange, mais vous n’avez pas dit comment on la mangeait.
- J’ai dit que ça se mangeait, moi?
- Mais bien sûr, vous venez de le dire, là.
- Je dis vraiment n’importe quoi.
- Vous ne respectez pas votre contrat.
- Bon, d’accord.
À vrai dire, l’ansérine se mange, mais pas la tormentille; et c’est pour cela que je suis un peu embêtée. Ce n’est même pas tout à fait ça. La tormentille pourrait techniquement se manger aussi, mais étant donné sa forte astringence, il faudrait la cuire dans plusieurs eaux pour la débarrasser de son tannin. Si l’ansérine est meilleure, c’est qu’elle renferme moins de tannin. Quant aux autres potentilles, théoriquement, elles devraient pouvoir se consommer aussi, mais les ethnobotanistes restent muets à ce sujet.
Il semble que les Amérindiens de l’ouest du Canada raffolaient littéralement de la potentille ansérine, qui constituait un aliment de base – un peu comme les pommes de terre pour nous – et était récoltée en très grandes quantités. Mangées fraîches ou bien séchées en prévision de l’hiver, les racines servaient, en outre, de monnaie d’échange pour des denrées qu’on trouvait plus rarement dans la région. Des familles s’attribuaient les parcelles où elle abondait, parcelles qu’elles se transmettaient de génération en génération comme s’il s’agissait d’un patrimoine familial extrêmement précieux. On attachait les racines en bottes que l’on faisait ensuite cuire à la vapeur, dans un panier ou, si on disposait de grandes quantités, dans une fosse. On les mangeait assaisonnées d’huile de poisson-chandelle (oui, oui, ce poisson servait vraiment de torche aux Indiens), en accompagnement de viande, poisson ou canard. Les racines étaient également consommées aux Hébrides, bouillies ou rôties, pour leur saveur qui rappelle vaguement celle du panais. Et comme c’est précisément le temps de manger les panais (et les salsifis) que quelques bonnes gelées rendent plus doux, notre recette, que vous trouverez dans Documents associés, vous permettra de comparer les saveurs.
- Euh merci Sophie
Publié dans "P**", Mon repertoire des plantes les moins usitees | 8 Commentaires »