LE LOTIER
Posté par eurekasophie le 3 avril 2009
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Lotus corniculatus | |
Classification classique | |
Règne | Plantae |
Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Fabales |
Famille | Fabaceae |
Genre | Lotus |
Nom binominal | |
Lotus corniculatus |
Voici enfin une belle plante qui n’est pas une mauvaise herbe. Comme elle pousse bien sur les terrains pauvres et comme elle contient beaucoup de protéines, on a intérêt à la cultiver.
C’est une plante basse, plutôt couchée, aux feuilles à 5 folioles, ovales, les basales ressemblant à des stipules.
Les fleurs jaunes ou jaune-orangé sont en petites têtes.
Lotier vient de lotos, un mot qui désignait plusieurs plantes chez les Anciens Grecs, dont le lotier corniculé. Corniculé vient de cornu qui signifiait corne, une allusion aux fruits de la plante qui ressemblent à de petites cornes.
Le lotier est une plante médicinale à action sédative, c’est un antispasmodique et en usage externe, un anti-inflammatoire.
On en tirait autrefois une teinture jaune
Parmi les écrivains français du XXe siècle, Marie Noël est l’un des meilleurs guides que l’on peut choisir pour une excursion au pays de ces fleurs des champs qui, pour elles, sont plus familières que sauvages. Voici le début d’un conte sur le lotier, appelé aussi sabot d’or.
«Connais-tu la fleur de lotier qu’on appelle aussi le « Sabot d’Or » ou le « Sabot de la Mariée » ? C’est une douce petite fleur jaune. Mais dans un champ de mon pays, sa corolle est tachée de rouge. J’ai demandé pourquoi à mon père, le botaniste. Il n’a pas su me le dire. Alors ma nourrice est venue et elle m’a raconté cette histoire
Dans le grand champ abandonné, derrière le mur du cimetière, celui où ne poussent plus que la folle herbe, l’oseille sauvage, le bâton du diable et les oreilles d’âne, un soir que la pie criait sur la tête ébranchée d’un saule, une mendiante qui passait par là fut prise des douleurs. Elle mit au monde une petite fille. Elle l’enveloppa dans son jupon, la coucha dans l’herbe et, comme elle était très fatiguée, elle pencha la tête et mourut.
La pie criait. Une vieille femme vint alors avec sa chèvre et elle s’arrêta dans le champ pour faire de l’herbe. La chèvre broutait de-ci de-là, et la vieille arrachait avec son couteau les séneçons et la traînasse. Sous le saule, elle trouva la morte et la petite qui pleurait. « Voilà du malheur, dit-elle. Pour la mère, le Bon Dieu et le fossoyeur s’en chargeront. » Mais elle emporta l’enfant dans son tablier.»Marie Noël, Contes, Stock, Reproduction canadienne, Paris 1944.
L’enfant grandira dans la pauvreté du corps et du coeur. Puis, dans une quête désespérée d’amour, pour rejoindre un passant qui ne l’a pas remarquée, elle marchera jusqu’à en mourir, ses sabots ensenglantés.
Publié dans "L**", Mon repertoire des plantes les moins usitees | 13 Commentaires »