CARVI

Posté par eurekasophie le 18 mars 2009

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Comment lire une taxobox Carvi
Carum carvi
Carum carvi
Classification classique
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Apiales
Famille Apiaceae
Genre Carum
Nom binominal
Carum carvi
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Apiales
Famille Apiaceae

Carum ferait référence à la Carie, non pas la dentaire, mais la grecque, c’est-à-dire cette colonie d’Asie Mineure où la plante était abondante. Carvi viendrait de karâwiyâ, mot d’origine arabe signifiant « racine à sucre ».

Bien sûr que ça se mange!

Vieux comme le monde, puisqu’on en a retrouvé des traces sur des sites préhistoriques, le carvi est surtout populaire dans les cuisines d’Allemagne ainsi que dans celles d’Europe de l’Est et du Nord. Il est plutôt mal aimé ailleurs et c’est dommage, car il s’agit d’une plante « condimentaire » très polyvalente qui rehausse la saveur de nombreux aliments tout en les rendant plus digestes.

Ce qui n’empêche pas l’industrie alimentaire d’en faire largement emploi, particulièrement dans certains fromages (le Munster, notamment) et certains alcools (le kummel, apprécié pour ses propriétés digestives) ainsi que dans les pains et les gâteaux. Le pumpernickel, ce pain noir fait de seigle broyé et contenant tout le son du grain, est souvent aromatisé au carvi. En passant, le pumpernickel aurait été créé à Usnabrück lors de la tristement célèbre famine de 1400 par un boulanger du nom de Nikolaus. On croit que « Pumper » est une onomatopée évoquant l’action de la levure tandis que « nickel » serait une abréviation du prénom du boulanger.

Les graines de carvi s’entendent particulièrement bien avec les pommes de terre, le chou sous toutes ses formes, les carottes, les betteraves (voir notre recette dans Documents associés) et les champignons ainsi qu’avec les saucisses et les viandes grasses (mouton, porc, canard, oie). Les jeunes feuilles et la racine se consomment également. Finement ciselées, les premières agrémenteront une salade, une soupe ou un ragoût, tandis que la seconde se mangera en légume, comme la carotte, le navet ou le panais. On rapporte aussi que les Woods Cree de la Saskatchewan auraient employé les graines pour assaisonner la bannique.

On connaît au moins deux autres espèces alimentaires de Carum, soit le Carum roxburgianum (ajmud, en hindi), dont la graine est prisée par les Indiens dans les chutneys, les currys et les marinades, et le Carum copticum (ajowan, en hindi), qui sert aux mêmes usages ainsi que pour la préparation de confiseries et de boissons. Toutefois, ces espèces n’étant pas indigènes chez nous, elles devront être cultivées.

Et ça soigne quoi?

En dehors d’appartenir tous trois au règne végétal, les haricots secs, le chou et l’oignon cuits ont en commun de provoquer des émois intestinaux dont la magnitude est plus ou moins importante selon les individus. Cela va de la simple expulsion venteuse, tout à fait inodore et insonore, à la pétarade tonitruante aux effluves soufrés… et souffrants, en passant par la détestable « vesse » (il paraît que c’est le terme exact pour désigner les gaz silencieux qui répandent une mauvaise odeur. Les fuses, quoi!).

Pour contrer ces effets hautement indésirables, le carvi n’a pas son pareil. Stimulant, antispasmodique et surtout carminatif, il soigne l’inappétence, les dyspepsies nerveuses, les spasmes gastriques, l’aérophagie, le météorisme et les parasites intestinaux. Le Dr Fritz Weiss affirme que c’est la plante carminative la plus fiable dont nous disposions.

On peut soit ajouter les graines directement aux mets coupables – comme par hasard, elles accompagnent particulièrement bien le chou et la choucroute -, soit en mastiquer quelques-unes à la fin du repas, soit en faire une infusion en prenant soin de les broyer d’abord dans un mortier ou un moulin à épices afin de libérer leur huile essentielle; dans ce dernier cas, on infusera pendant dix minutes 1 c. à thé de graines broyées par tasse d’eau.

Et puis rien n’interdit d’avoir toujours avec soi une réserve de graines, qu’on conservera dans une petite boîte de métal ou un flacon de verre, histoire de faire face aux urgences en toute sérénité et équanimité.

Assez doux pour être administré aux bébés, le carvi soulagera leurs douloureuses coliques. Préparez-le seul ou, mieux encore, en association avec la graine de fenouil, la fleur de camomille et la feuille de menthe poivrée, à raison de 25 g de chacune des quatre plantes. Infusez 1 c. à thé du mélange par tasse d’eau. Remplissez-en un biberon et laissez le bébé en boire à volonté.

Les deux autres espèces de Carum dont il a été question ci-dessus ont également des propriétés médicinales. Les graines de la première sont carminatives tandis que celles de la deuxième sont employées pour soigner le mal de gorge, la bronchite et la toux.

On le retrouve dans de nombreux alcools : l’aquavit, le gin, le schnaps, etc.

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