LA BENOITE

Posté par eurekasophie le 10 mars 2009

benoite.jpg                                     benoite3.bmp Benoîte en graines 

La benoîte est proche parente du fraisier et des ronces. Vous la récolterez dans les lieux ombragés sur sols riches (bois, haies), et aussi, comme l’indique son nom spécifique latin, près des maisons. Ses fleurs jaunes à 5 pétales séparés, arrondis, à étamines très nombreuses, à calice à 5 sépales doublé d’un calicule également à 5 divisions, sont isolées sur de longs pédoncules grêles (chaque pied ne porte que quelques fleurs). Les styles persistants et coudés, qui s’accroissent après la floraison, font de ces fleurs, à maturité, de petites têtes sphériques hérissées bien reconnaissables. La benoîte a des feuilles découpées en 3-7 folioles ovales plus ou moins incisées. Deux grandes stipules dentées encadrent la base des pétioles. La plante entière est poilue. Vivace, elle fleurit de mai à septembre.
On utilise surtout la racine épaisse de 1 à 2 cm, qui, fraîche et pressée dans les doigts, dégage, au bout d’un moment, un fort parfum de girofle (dû à la présence d’eugénol, principe actif antiseptique de cette épice). On l’arrachera au premier printemps (« vers la Notre-Dame de mars », dit un anonyme du XVIIIe siècle), en donnant la préférence aux plantes qui croissent sur des terrains montueux bien exposés. La dessiccation se fait à l’ombre; la racine doit conserver une partie de son parfum.

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PROPRIÉTÉS MÉDICINALES

Usage interne
Tenue longtemps pour fébrifuge malgré le scepticisme de certains expérimentateurs, la benoîte peut s’employer en décoction vineuse au début des états fébriles légers, mais elle trouve un meilleur usage comme tonique-astringent utile dans l’atonie du système digestif. Les convalescents et les vieillards se trouveront bien de son usage qui favorise l’appétit, la digestion et l’assimilation. On utilise soit la décoction à 1 % (détails à « aigremoine »), soit la macération pendant une semaine de 30 g de racine dans un litre de vin rouge (1 verre à bordeaux avant les deux principaux repas, en cure brève). La décoction à 3-5 % se recommande dans la diarrhée chronique, dont celle des tuberculeux, et la dysenterie.
On obtient une liqueur digestive de benoîte de la manière suivante: dans un litre d’eau mettez 30 g de racine sèche et faites bouillir jusqu’à réduction de moitié. Ajoutez ensuite, après filtrage, 100 g d’alcool à 800 et 200 g de sirop d’angélique.

Usage externe
L’astringence de la benoîte recommande l’usage de sa décoction, à l’extérieur, dans les maux de gorge et de bouche (faiblesse des gencives). On l’utilise alors comme l’aigremoine. Sa décoction ou sa macération vineuse s’emploient aussi, très efficacement, sur les ulcères variqueux et les plaies à cicatrisation tardive.

 

 

USAGES DIVERS
La benoîte aurait un heureux effet sur la lactation des ruminants. Les paysannes peu fortunées la récoltaient autrefois pour la brassée du bord des routes qu’elles offraient le soir à l’unique vache de l’étable.
La racine, qui donne une teinte rougeâtre à l’infusion, a été utilisée pour aromatiser les liqueurs, le vin et la bière. Elle a aussi des propriétés tinctoriales intéressantes, donnant à la laine un beau brun orangé, un brun clair avec la plante entière.
Les jeunes feuilles sont comestibles en salades si on les récolte avant l’apparition des fleurs. Elles ont une légère saveur de girofle.

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