NOURRITURES SAUVAGES
Posté par eurekasophie le 31 décembre 2008
Un week-end en forêt ou une journée ensoleillée de vacances en pleins champs peuvent être l’occasion d’aller faire un grand marché nature. Vous n’avez pas besoin de faucher la moitié d’un champ de céréales ni d’aller dérober les salades du maraîcher voisin. Il vous suffit d’ouvrir les yeux, de vous munir d’un grand panier et d’un bon couteau. En vous promenant au ras des herbes, en reniflant, en palpant , vous pourrez dénicher la bourrache aux fleurs d’azur ou les feuilles charnues du pourpier, débusquer les petits gris, repérer les clochettes jaunes du coucou ou ausculter les chapeaux grisâtres des morilles.
Toutes ces herbes, ces plantes et ces petits animaux sauvages composeront votre prochain menu. Vous avez seulement à vous baisser…..Votre panier se remplira plus vite au printemps, mais vous trouverez toute l’année quelques herbes bien vertes, ou quelques baies bien rouges pour le garnir, sans forcément chercher bien loin: toutes les plantes décrites dans « nourritures sauvages » sont aussi communes en liberté que la laitue dans les potagers. Vous les trouverez pour la plupart le long des chemins, dans les haies, les buissons, les clairières ou au bord des champs. Et si ous avez un doute, n’importe quel agriculteur ou villageois du coin pourra vous renseigner.
Attention tout de même: en pleine nature, vous n’aurez pas d’association de consommateurs pou vous défendre si vous choisissez des fruits pourris ou toxiques. C’est aussi à vous d’éviter bien sûr les endroits pollués, les bords de route nationale, les abords de champs récemment traités ou les haies aspergées de désherbant (souvent, il reste un résidu blanchâtre).
MALADES S’ABSTENIR
Si vous êtes malade, modérez votre fringale sauvage. Les plantes en liberté, souvent très riches en éléments minéraux, peuvent ne pas convenir aux personnes qui ont des ennuis de reins, qui souffrent du diabète ou de rhumatismes. La boulimie verte peut également avoir des inconvénients pour les gens bien portants, chez lesquels un abus de crudités ou de fruits provoque parfois des troubles digestifs. Ne dépeuplez pas les campagnes au profit de votre saladier, mais picorez par-ci, par-là, au gré des saisons et de vos envies.
LES LEGUMES SAUVAGES
Il en existe des centaines, mais tous ne sont pas très faciles à dénicher, certains ont un goût bizarre, d’autres risquent de se révéler indigestes pour nos estomacs sensibles. Parmi les plantes connues et qui poussent partout, une bonne dizaine pourtant sont dignes de figurer sur la table de citadins au palais fragile. Vous les repérerez sans difficultés et vous vous habituerez très vite à ces odeurs et à ces parfums, subtils ou corsés, qui rappellent souvent la saveur des épinards, du concombre, ou celle un peu amère de la chicorée ou du cresson….Je vais commencer par vous faire découvrir l’ortie, sous un autre oeil que celui dont vous avez l’habitude de la considérer.
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AU MENU :
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L’ortie
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Le pissenlit
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Les algues
L’ORTIE
Autant elle brûle les doigts, autant elle glisse ensuite en douceur dans l’estomac, à condition de savoir la cueillir . C’est un végétal fortifiant et nutritif, plein de chlorophylle, qui a, en outre, l’avantage de régulariser les fonctions intestinales. Pour ne pas vous piquer à ses poils urticants, saisissez-la par-dessous, ou, plus simple, mettez des gants. L’ortie est très bonne en soupe ou en salade, surtout lorsqu’elle est jeune et tendre.
EN SALADE
Ne vous grattez pas la gorge à avance. En fait, l’ortie ne pique plus douze heures après avoir été cueillie, mais elle risque d’être un peu fanée. Vous obtiendrez donc le même effet en la faisant blanchir 5 minutes à l’eau bouillante. Coupez ensuite les feuilles devenues vert vif en petits morceaux, et servez-les avec une salade de riz ou de pommes de terre.
EN SOUPE
Lavez les feuilles et faites-les revenir dans la cocotte avec un peu d’huile et quelques oignons. Puis ajoutez 2 ou 3 pommes de terre coupées en morceaux, de l’eau, et laissez mijoter 10 minutes à l’autocuiseur ou une demi-heure dans une cocotte ordinaire. Ensuite, broyezle tout et servez avec un peu de crème fraîche. Vous pouvez aussi ajouter de l’oseille.
La première fois, ne prononcez pas le nom d’orties, sinon votre plat risque de souffrir de leur mauvaise réputation. Mais vous verrez ensuite que ces feuilles sont très appréciées.
LE PISSENLIT
Tout est comestible dans cette plante qui a l’avantage en outre de pousser presque toute l’année ( sauf en janvier et février). Racine, feuilles, fleurs de pissenlit sont pleins d’éléments minéraux et de vitamines (potassium, calcium, sodium, magnésium, vitamine C en particulier) qui en font un aliment très nutritif et tonique. Il est en outre, diurétique. On l’appelle aussi dent-de-lion ou tête-de-moine, ou encore laitue du chien ! Quant à son pseudonyme de salade-de-taupe, il est justifié, car certains pissenlits blanchissent en poussant sous une taupinière (ils sont alors très appréciés, mais moins nutritifs). Coupez de préférence les jeunes pieds, beaucoup plus tendres.
Salade de moine
Lavez bien les feuilles (il faut a moins 3 lavages pour éliminer totalement la terre et l’herbe). Puis versez-les dans la vinaigrette et tournez la salade à l’avance. Rajoutez de l’ail ou de l’oignon haché, des petits lardons, un oeuf dur, des pommes de terre; assaisonnez avec de l’huile de noix et décorez de noix, ou encore parsemez de fleurs jaunes, qui ont l’avantage d’être moins amères que les feuilles.
Omelette aux fleurs
En principe, on utilise les boutons de fleurs ou les fleurs à moitié ouvertes, mais les grandes jaunes sont bonnes aussi. Enlevez la queue, lavez légèrement, puis faites revenir dans de l’huile d’olive à feu doux, en saupoudrant d’ail et de persil. Pendant ce temps, préparez l’omelette et versez les fleurs au milieu au dernier moment (pour les puristes); les autres, moins regardants, mélangeront le tout en une ratatouille très appétissante.
Servez accompagné de petits lardons, de champignons ou de tomates.
LES ALGUES
Parmi les légumes minéralisants et fortifiants, les algues occupent la première place. D’un point de vue purement gustatif, c’est bien différent, surtout en ce qui concerne les algues brunes; pour certains, il est difficile de s’habituer à ce petit côté caoutchouteux, vaguement gluant, salé, iodé, fleurant puissamment les dessous de mer…… En purée bien assaisonnée et en condiment c’est délicieux, mais au nturel, c’est plus rebutant. Malgré tout, il est intéressant, facile et peu coûteux de faire l’expérience, dans des endroits non pollués, bien sûr.
L’ulve
C’est en salade que vous dégusterez cette algue douce, mince et verte qui pousse le long des rochers (surtout dans les baies abritées) et qu’on appelle aussi la laitue de mer. Coupez en petits morceaux et mangez avec des échalotes et du gruyère. Ce n’est pas mauvais non plus avec des harengs fumés ou salés, ou encore avec une marinade de maquereaux crus au citron. L’ulve se mange également cuite à la crème.
La laminaire
Elle se présente en longs rubans brun-vert qui peuvent tteindre plusieurs mètres de long (sur les rochers découverts à marée basse). Elle est tonifiante, reminéralisante et en même temps dépurative. Elle peut se manger en salade (avec olives, anchois et gruyère), cuite avec des poissons ou en pâté avec des fruits de mer ou des charcuteries. Faites-la cuire une demi-heure à une heure dans l’eau. Si elle est sèche, laissez-la tremper toute une nuit.
ATTENTION ! n’abusez pas des algues. Elles sont précieuses pour la santé à petites doses, mais peuvent provoquer des problèmes à fortes doses, étant donné la quantité d’éléments minéraux qu’elles contiennent: 40 fois plus de calcium que le lait et des rations énormes de magnésium, de potassium, de sodium.
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Le coucou
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Le pourpier
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La bardane
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Les feuilles de vigne
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L’ortie blanche
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L’ache
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